La Syrie sous l’emprise du Captagon : comment Bachar el-Assad a créé une économie de la drogue
La Syrie, un pays qui a connu dix ans de guerre civile, est à la fois un champ de bataille et un marché pour une drogue de synthèse particulièrement addictive : le Captagon. Cette amphétamine, qui a débuté comme une substance utilisée par les combattants islamistes, s’est rapidement répandue dans tout le Moyen-Orient, notamment en Arabie saoudite et dans les pays du Golfe. Mais la chute du régime de Bachar el-Assad, qui devrait survenir sous peu, ne signe pas la fin du trafic de cette drogue. Au contraire, elle risque de créer un vide qui pourrait être comblé par de nouveaux acteurs.
Pour comprendre comment la Syrie en est arrivée là, il faut remonter à l’origine de la production et de la distribution du Captagon. Cette drogue a été créée dans les années 1980 como une substance médicamenteuse pour traiter les troubles de l’attention et de la concentration. Cependant, son usage a rapidement dégénéré en abus et elle est devenue une drogue illicite très prisée. Il est facile de comprendre pourquoi : le Captagon est une substance très puissante qui procure une sensation de bien-être et d’énergie intense, ce qui en fait un outil puissant pour les combattants qui ont besoin de rester éveillés et alertes pendant de longues périodes.
C’est ainsi que, dans les années 2000, les groupes islamistes ont commencé à utiliser le Captagon pour leurs combattants. La drogue leur permettait de rester éveillés pendant des jours, voire des semaines, et de supporter les conditions difficiles de la guerre. Mais l’usage du Captagon s’est rapidement répandu au-delà des milieux islamistes et a gagné les quartiers les plus défavorisés des villes syriennes. Les gens, qui vivaient dans des conditions de pauvreté et de désespoir, ont trouvé dans le Captagon un moyen de fuir leur réalité.
Le régime de Bachar el-Assad, qui a toujours été accusé de corruption et de népotisme, a vu dans le Captagon un moyen de financer ses activités et de maintenir son contrôle sur le pays. La production et la distribution de la drogue sont devenues une affaire d’État, avec des usines de production cachées dans les montagnes et des réseaux de distribution qui s’étendent jusqu’en Arabie saoudite et dans les pays du Golfe. Le Captagon est devenu l’une des principales sources de revenus du régime, avec des millions de dollars qui sont générés chaque année.
Mais la chute du régime de Bachar el-Assad va entraîner l’effondrement de cet système économique. Les usines de production vont fermer, les réseaux de distribution vont être démantelés et les trafiquants vont devoir trouver de nouveaux moyens de subsistance. Cependant, cela ne signe pas la fin du trafic de Captagon. Au contraire, cela risque de créer un vide qui pourrait être comblé par de nouveaux acteurs, comme les groupes islamistes ou les milices qui ont toujours été présentes dans la région.
La ville d’Erbil, dans le nord de l’Irak, est un exemple de ce qui pourrait se passer. Le 2 décembre 2024, alors que la coalition de rebelles fédérée sous les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) lançait son assaut sur Hama, les rues d’Erbil clignotaient frénétiquement. Les policiers irakiens en civil échangaient des banalités dans un pick-up, tandis que les actualités défilaient sur l’écran d’un téléphone. À 600 kilomètres de là, en Syrie, le régime de Bachar el-Assad allait tomber, entraînant avec lui l’effondrement d’un système économique basé sur la production et la distribution du Captagon.
La chute du dictateur syrien va avoir des conséquences importantes pour la région. Elle va entraîner un vide qui pourrait être comblé par de nouveaux acteurs, ce qui risque de créer une instabilité encore plus grande. La production et la distribution du Captagon vont devoir être reprises par de nouveaux groupes, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la violence et de la corruption. Les pays de la région, qui ont toujours été touchés par le trafic de drogue, vont devoir prendre des mesures pour lutter contre ce phénomène et éviter que le Captagon ne devienne une source de revenus pour les groupes terroristes.
En fin de compte, la chute du régime de Bachar el-Assad va entraîner la fin d’une époque de corruption et de népotisme en Syrie. Cependant, cela ne signe pas la fin du trafic de Captagon. Au contraire, cela risque de créer un vide qui pourrait être comblé par de nouveaux acteurs, ce qui pourrait avoir des conséquences importantes pour la région. Il est essentiel que les pays de la région prennent des mesures pour lutter contre ce phénomène et éviter que le Captagon ne devienne une source de revenus pour les groupes terroristes. La sécurité de la région et la stabilité du Moyen-Orient en dépendent.