Une société de production cinématographique face à la justice pour la destruction de flamants roses en Camargue
Le tribunal correctionnel de Nîmes a rendu son verdict vendredi dernier dans une affaire qui a suscité un grand émoi auprès des défenseurs de l’environnement et des amoureux de la nature. La société Radar Film, productrice du film "Donne-moi des ailes" réalisé par Nicolas Vanier, est accusée de la destruction de 520 œufs de flamants roses en Camargue, une zone protégée par la directive Natura 2000.
L’affaire remonte à juin 2018, lorsque les équipes de tournage du film ont survolé à basse altitude une colonie de flamants roses au niveau des Salins du Midi, dans le sud de la France. Les oiseaux, effrayés par le bruit des ULM (avions ultra-légers), ont abandonné leurs nids et leurs œufs, entraînant la destruction d’environ 11,5% de la reproduction annuelle de cette espèce protégée en France.
La justice a requis une amende de 80 000 à 100 000 euros à l’encontre de la société Radar Film, représentée par son dirigeant, Matthieu Warter. Le procureur a souligné le "défaut d’organisation" de la société de production et sa "méconnaissance des enjeux environnementaux", alors que celle-ci avait été largement avertie par diverses autorités et associations des risques encourus par les oiseaux.
Le réalisateur Nicolas Vanier, le pilote de l’ULM et le directeur de la photographie avaient bénéficié d’un non-lieu, mais l’instruction s’est poursuivie pour la société Radar Film. Matthieu Warter a plaidé la bonne foi de son équipe, affirmant que le producteur n’avait jamais voulu filmer les flamants roses et rejetant la responsabilité de l’incident sur l’un des pilotes d’ULM.
Cependant, les parties civiles, représentées par l’avocate Isabelle Vergnoux, ont répliqué que le tournage du film en Camargue sans filmer les flamants roses était impensable. Les sept ONG qui se sont jointes à la procédure ont réclamé plus de 400 000 euros de dommages moraux et de dommages environnementaux à la société Radar Film.
Le tribunal correctionnel de Nîmes a mis sa décision en délibéré au 11 avril, laissant planer l’incertitude sur le sort de la société Radar Film. Cette affaire soulève des questions fondamentales sur la responsabilité des producteurs de films et des réalisateurs dans la protection de l’environnement et des espèces protégées.
En effet, la fabrication de films et de séries télévisées peut avoir des impacts environnementaux importants, notamment lorsqu’il s’agit de tournages en extérieur dans des zones protégées. Les producteurs et les réalisateurs ont l’obligation de prendre des mesures pour minimiser ces impacts et de respecter les réglementations en vigueur.
Dans ce cas, la société Radar Film a été accusée de ne pas avoir pris les précautions nécessaires pour protéger les flamants roses, malgré les avertissements des autorités et des associations. L’amende requise à son encontre est un signal fort pour l’industrie cinématographique, qui doit prendre conscience de ses responsabilités en matière de protection de l’environnement.
Les défenseurs de l’environnement et les amoureux de la nature attendent avec impatience la décision du tribunal correctionnel de Nîmes, qui doit rendre son verdict le 11 avril. Quelle que soit la décision, cette affaire a déjà eu un impact significatif sur la conscience collective et a rappelé l’importance de protéger nos écosystèmes et nos espèces protégées.
En conclusion, cette affaire met en lumière les enjeux environnementaux liés à la production de films et de séries télévisées, et souligne la nécessité pour les producteurs et les réalisateurs de prendre des mesures pour minimiser leurs impacts sur l’environnement. La décision du tribunal correctionnel de Nîmes sera un signal important pour l’industrie cinématographique, qui doit prendre conscience de ses responsabilités en matière de protection de l’environnement.