Le monde du cinéma français sous le feu des projecteurs : Dominique Besnehard face à la commission d’enquête
Le jeudi 13 mars 2025, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une audition mouvementée, alors que Dominique Besnehard, ancien agent des stars et producteur, était entendu par la commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma, présidée par la députée écologiste Sandrine Rousseau. Cette audition, qui a duré plusieurs heures, a été marquée par des échanges houleux entre le producteur et la présidente de la commission, qui a tenté de lui poser des questions sur son rôle dans le monde du cinéma et ses positions sur les violences sexuelles.
La tension a commencé à monter dès les premières questions, lorsque Sandrine Rousseau a abordé le sujet de la défense de Gérard Depardieu, que Dominique Besnehard avait signée en décembre 2023, aux côtés de 55 autres personnalités du cinéma français. La députée a considéré que cette prise de position était "dénigrante" envers les victimes de violences sexuelles et envoyait un "message" négatif à l’ensemble du monde du cinéma. Dominique Besnehard, visiblement agacé, a rétorqué que ces propos étaient "des histoires racontées par la presse" et a tenté de se justifier en expliquant que ses propos dataient de plusieurs années et qu’il avait depuis changé d’avis.
Mais la présidente de la commission n’a pas lâché prise, rappelant à Dominique Besnehard qu’il était dans l’obligation de répondre à ses questions et qu’il ne pouvait pas se permettre de quitter l’Assemblée nationale. Elle a également souligné que, en tant que personnalité influente du monde du cinéma, ses paroles avaient un impact important sur les acteurs, les réalisateurs et les producteurs, et que ses propos sur la libération de la parole des victimes de violences sexuelles étaient "minimisants" et pouvaient envoyer un message négatif à l’ensemble du secteur.
Dominique Besnehard a tenté de se défendre en expliquant que les temps avaient changé et que les mentalités avaient évolué, "et tant mieux", a-t-il ajouté. Cependant, il a également regretté que la commission d’enquête se concentre sur des "petites phrases" et des "histoires" plutôt que de chercher à comprendre les réalités du monde du cinéma. La présidente de la commission a rétorqué que le cinéma français avait une certaine complaisance vis-à-vis des violences sexuelles et que des personnalités comme Judith Godrèche, qui avait lancé le mouvement #MeToo en France, avaient contribué à mettre ces questions au centre du débat public.
L’audition s’est terminée par une note de conclusion de Sandrine Rousseau, qui a invité Dominique Besnehard à "être de ce temps-là" et à prendre conscience de l’importance de son rôle dans le monde du cinéma. Le producteur a quitté l’Assemblée nationale sans répondre à cette invitation, laissant planer une certaine incertitude sur son avenir dans le secteur.
Cette audition a également mis en évidence les tensions et les divisions au sein du monde du cinéma français, où certains craignent que la commission d’enquête ne soit utilisée pour régler des comptes personnels plutôt que de truly s’attaquer aux problèmes de violences sexuelles. D’autres, en revanche, estiment que cette commission est un pas important vers une prise de conscience et une évolution des mentalités dans un secteur où les abus de pouvoir et les violences sexuelles ont longtemps été tolérés.
Quoi qu’il en soit, l’affaire Dominique Besnehard a déjà eu des conséquences, puisque plusieurs personnalités du cinéma français ont déjà annoncé qu’elles allaient se désolidariser de lui. Il reste à voir comment le producteur va réagir à ces pressions et si il va réussir à se reconstruire une image dans un secteur où la confiance et la crédibilité sont essentielles. En tout cas, cette affaire a déjà montré que les voleurs du cinéma français sont prêts à se mobiliser pour lutter contre les violences sexuelles et à promouvoir un changement de culture dans leur secteur.