Les maires des villes moyennes : des acteurs clés dans la lutte contre le blanchiment d’argent
Dans un entretien exclusif, le maire de Châteauroux, Gil Averous, nous livre son analyse sur la capacité des communes à lutter contre le narcotrafic et le blanchiment d’argent. Selon lui, les maires des villes moyennes sont aux avant-postes de la détection des commerces de façade qui servent à blanchir l’argent sale, mais ils manquent cruellement de moyens pour combattre ce phénomène.
Un problème qui dépasse les compétences des communes
Le narcotrafic est un problème qui dépasse largement les compétences des communes. C’est un domaine qui relève de la compétence de l’État, et les maires des villes moyennes ne disposent pas des moyens judiciaires pour lutter contre ce fléau. Cependant, Gil Averous estime que les communes pourraient jouer un rôle clé dans la détection des commerces de façade qui servent à blanchir l’argent sale. "Nous savons bien que ces commerces participent à conforter les réseaux de criminalité liés aux narcotrafics", affirme-t-il.
Des commerces de façade qui appauvrissent les centres-villes
Les commerces de façade qui servent à blanchir l’argent sale sont souvent des activités qui permettent de déclarer des chiffres d’affaires disproportionnés. Les barbiers, les laveries, les kébabs… autant d’activités qui peuvent être utilisées pour blanchir de l’argent sale. Mais ces commerces ont également un impact négatif sur la qualité marchande des centres-villes. "Cela appauvrit la qualité marchande de nos centres-villes", déplore Gil Averous. Les communes ont donc un intérêt à lutter contre ces commerces de façade, non seulement pour lutter contre le blanchiment d’argent, mais également pour préserver la vitalité de leurs centres-villes.
Un manque de confiance entre l’État et les élus locaux
Mais pourquoi les communes ne disposent-elles pas déjà des moyens de lutter contre les commerces de façade ? Selon Gil Averous, c’est à cause d’une absence de confiance entre l’État et les élus locaux. "Parfois, on sent une crainte sur le fait que les élus locaux puissent être complices ou sujets à des pressions", affirme-t-il. Cette méfiance est néfaste, car elle empêche les communes de jouer un rôle efficace dans la lutte contre le blanchiment d’argent.
Des moyens administratifs pour lutter contre le blanchiment d’argent
Gil Averous réclame donc des moyens administratifs pour lutter contre les commerces de façade qui servent à blanchir l’argent sale. Les communes devraient avoir le pouvoir de choisir et de valider les autorisations d’implantations pour les activités qui manient de l’argent liquide. Cela permettrait de prévenir l’installation de commerces de façade et de lutter contre le blanchiment d’argent. "Nous voulons avoir le pouvoir de choisir et de valider les autorisations d’implantations pour ceux qui manient de l’argent liquide", affirme-t-il.
Une nécessité pour les villes moyennes
La lutte contre le blanchiment d’argent est une nécessité pour les villes moyennes. Les communes ont un rôle à jouer dans la détection des commerces de façade qui servent à blanchir l’argent sale, et elles doivent disposer des moyens administratifs pour lutter contre ce phénomène. Gil Averous estime que les maires des villes moyennes sont aux avant-postes de la lutte contre le blanchiment d’argent, et qu’ils doivent être soutenus dans leur action. "Nous sommes les premiers à voir les conséquences du blanchiment d’argent sur nos territoires", affirme-t-il.
Un appel à l’action
Gil Averous lance un appel à l’action aux pouvoirs publics pour qu’ils donnent aux communes les moyens de lutter contre le blanchiment d’argent. Les villes moyennes ont besoin de moyens administratifs pour lutter contre les commerces de façade qui servent à blanchir l’argent sale, et elles doivent être soutenues dans leur action. "Nous devons travailler ensemble pour lutter contre le blanchiment d’argent", affirme-t-il. Les maires des villes moyennes sont prêts à jouer un rôle actif dans la lutte contre le blanchiment d’argent, mais ils ont besoin du soutien des pouvoirs publics pour y parvenir.