La lutte contre les pilules de drogue en Syrie : un défi persistant
Malgré les efforts déployés par le nouveau pouvoir pour éradiquer le trafic de drogue, les pilules de captagon continuent de sévir dans la jeunesse syrienne, semant la désolation et la peur dans les communautés. Pour comprendre l’ampleur de ce phénomène, nous nous sommes rendus dans le quartier de Ruken al-Din, à Damas, où les örtus du régime d’Assad ont laissé place à une nouvelle réalité.
Yahya Daher, un commerçant de la région, nous accueille derrière le comptoir de sa petite épicerie, située dans une rue commerçante animée qui monte depuis le boulevard Ibn Nafees. Son visage reflète un mélange de soulagement et de préoccupation. "Depuis la chute du régime d’Assad, je me sens plus en sécurité. Avant, j’avais peur pour mes enfants dès qu’ils sortaient. J’étais obligé de fermer ma boutique à 22 heures parce qu’il y avait trop de dealers dans le quartier. Maintenant, il n’y a plus de danger", nous confie-t-il.
Ruken al-Din, ce quartier populaire agrippé sur les flancs du mont Qassioun au nord-est de Damas, était devenu, sous Bachar al-Assad, un haut lieu du trafic et de la consommation de captagon. "Le quartier était une véritable jungle pour les habitants, mais pour la famille Assad, c’était le parfait jardin", ajoute Yahya, amer. À commencer par Maher el-Assad, le frère de l’ancien président syrien, qui est devenu le principal artisan du narco-État, supervisant avec ses troupes la production et le trafic de captagon.
Le captagon, une pilule de drogue synthétique qui contient de l’amphétamine et des substances supplémentaires, est devenu un fléau pour la jeunesse syrienne. Selon des estimations, plus de 20 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans consomment régulièrement cette substance. Les conséquences sont dévastatrices : troubles du comportement, agressivité, dépendance, et même la mort.
Les raisons de ce phénomène sont multiples. La guerre civile, qui a duré plus de dix ans, a créé un vide sécuritaire et économique qui a favorisé la propagation du trafic de drogue. Les réseaux de trafiquants, souvent liés à des groupes armés ou à des milices, ont profité de la situation pour étendre leur activité. Les forces de sécurité, dont les effectifs ont été réduits et les moyens limités, ont eu du mal à lutter contre ce phénomène.
Le nouveau pouvoir, qui a pris le relais après la chute du régime d’Assad, a promis de lutter contre le trafic de drogue. Des opérations de police ont été menées, des arrestations ont eu lieu, et des laboratoires de production ont été détruits. Cependant, malgré ces efforts, les pilules de captagon continuent de circuler et de faire des ravages dans la jeunesse syrienne.
Les experts estiment que la lutte contre le trafic de drogue nécessite une approche globale, qui prend en compte les aspects économiques, sociaux et sécuritaires. Il faut créer des emplois, des programmes de formation et des activités pour les jeunes, afin de leur offrir des alternatives à la drogue. Il faut également renforcer les forces de sécurité, former des policiers spécialisés dans la lutte contre le trafic de drogue, et améliorer la coopération internationale pour démanteler les réseaux de trafiquants.
En attendant, les habitants de Ruken al-Din vivent dans la peur et l’incertitude. "Je crains pour mon fils, qui a 20 ans", nous confie une mère de famille. "Il est à l’université, mais je sais que les dealers sont présents sur les campus. Je crains qu’il ne soit tenté de consommer du captagon". Les Syriens attendent avec impatience que les autorités prennent des mesures efficaces pour éradiquer ce fléau, qui menace l’avenir de leur pays.
Dans ce contexte, la communauté internationale a un rôle à jouer. Les pays occidentaux, qui ont souvent critiqué le régime d’Assad pour ses violations des droits de l’homme, doivent maintenant aider la Syrie à reconstruire son économie et à lutter contre le trafic de drogue. Il est temps de passer de la critique à l’action, pour aider les Syriens à reconstruire leur pays et à offrir un avenir meilleur à leur jeunesse.
En conclusion, la lutte contre les pilules de drogue en Syrie est un défi persistant, qui nécessite une approche globale et une coopération internationale. Les Syriens attendent avec impatience que les autorités prennent des mesures efficaces pour éradiquer ce fléau, qui menace l’avenir de leur pays. Il est temps de passer de la parole aux actes, pour aider les Syriens à reconstruire leur pays et à offrir un avenir meilleur à leur jeunesse.