Les décès en vol : un scénario rare mais délicat pour les compagnies aériennes
Le 17 mars 2025, à 07h00, un article publié sur le site du Lesoir a révélé les protocoles mis en place par les compagnies aériennes pour gérer les décès en vol. Bien que ces événements soient rares, ils posent des défis importants pour les équipages et les passagers. Dans cet article, nous allons explorer les procédures mises en place pour faire face à ces situations délicates.
Un scénario rare mais pas impossible
Les décès en vol sont extrêmement rares. Selon les statistiques, il y a environ 1 décès pour every 7,5 millions de passagers transportés. Cependant, lorsque cela se produit, les équipages doivent être préparés à gérer la situation de manière professionnelle et respectueuse. Les hôtesses et stewards sont formés aux premiers secours et savent comment réagir en cas d’urgence médicale. Mais si l’issue est fatale, que faire du corps ?
La décision du commandant de bord
Le commandant de bord doit prendre une décision rapide et difficile : atterrir en urgence ou poursuivre le trajet jusqu’à destination. Cette décision dépend de nombreux facteurs, tels que la proximité d’un aéroport, l’impact sur les passagers, les contraintes techniques et administratives. L’épisode survenu sur un vol Qatar Airways en janvier 2025 illustre les limites de ces protocoles. Un couple d’Australiens a été contraint de passer plusieurs heures de leur vol entre Melbourne et Doha assis à côté du cadavre d’une passagère, faute de solution alternative.
Les protocoles internes des compagnies aériennes
Aucune législation internationale ne fixe de règle stricte sur la gestion des décès en vol, mais les compagnies aériennes appliquent généralement des protocoles internes. Si un passager ne peut être réanimé, l’équipage doit noter l’heure du décès, qui ne sera officiellement prononcée que par un médecin à l’atterrissage. La trousse d’urgence de l’appareil contient un linceul destiné à envelopper le corps sur les longs courriers.
La gestion du corps
L’équipage fait alors au mieux pour installer le défunt de façon respectueuse et, si possible, à l’écart des autres passagers. Sur un vol complet, la seule option reste souvent de le laisser à son siège, attaché et recouvert d’une couverture. Dans de rares cas, le corps peut être placé sur une rangée de sièges inoccupés ou dans le galley arrière. Mais la configuration des avions modernes, avec moins d’espaces libres, complique cette prise en charge.
Le "coffre à cadavres" de Singapour Airlines
En 2004, Singapour Airlines avait anticipé ce problème avec sa flotte d’Airbus A340-500, effectuant la liaison ultra-longue Singapour-Los Angeles (17 heures sans escale). Un compartiment spécifique avait été aménagé à l’arrière de l’appareil pour accueillir un corps en cas de décès à bord. Sobrement surnommé "le coffre à cadavres", cet espace discret permettait une gestion plus décente de ces événements. Mais ce type d’aménagement reste une exception dans l’aviation commerciale.
Lorsque le pilote s’effondre
La situation devient encore plus critique lorsqu’un membre du cockpit est touché. En octobre dernier, un commandant de bord de Turkish Airlines a succombé à un malaise en plein vol, provoquant l’atterrissage d’urgence de son appareil à New York. L’avion, parti de Seattle, sur la côte ouest des États-Unis, avait pour destination Istanbul. Une règle prévaut dans les standards mondiaux actuels : il faut impérativement deux pilotes à bord. Ce chiffre passe même à trois pour les vols long-courriers. De sorte que dès qu’un pilote se retrouve en "incapacité" de voler (ce qui peut aller d’une simple intoxication alimentaire à un décès), son co-pilote peut reprendre seul le contrôle de l’avion.
Conclusion
Les décès en vol sont rares, mais les compagnies aériennes doivent être préparées à gérer ces situations délicates. Les protocoles internes et les formations des équipages sont essentiels pour faire face à ces événements. Cependant, l’aviation moderne n’offre pas toujours des solutions optimales pour gérer un décès en vol. Une certitude cependant : en cas d’urgence médicale, le mieux reste encore d’avoir un voisin de siège médecin… et en pleine forme. Écoutez notre podcast, "Comment en finir avec la peur de l’avion ?" pour en savoir plus sur les mesures de sécurité en avion.