Rossignol : une nouvelle ère pour la marque emblématique du ski
La marque française Rossignol, connue pour son expertise dans le domaine du ski, s’apprête à prendre un virage décisif dans son histoire en se lançant sur le marché du running-trail. Cette démarche audacieuse vise à réduire la dépendance de l’entreprise envers les sports d’hiver et à diversifier ses activités. Avec une collection de chaussures et de textiles spécifiques, Rossignol souhaite séduire la clientèle grandissante de ces disciplines.
Un choix stratégique
La décision de Rossignol de se lancer sur le marché du running-trail n’est pas anodine. En effet, ce marché est en constante progression, avec environ 2 millions de Français qui pratiquent cette activité pendant les beaux jours. La marque aux 1300 collaborateurs, basée à Saint-Jean-de-Moirans (Isère), souhaite prendre pied sur ce marché prometteur en lançant deux premiers modèles de chaussures spécialisées, accompagnés d’une ligne textile spécifique. « Nous retrouvons à travers ces modèles ce qui fonde notre spécificité : des produits techniques et performants, sur un marché de la montagne où nous sommes légitimes depuis 118 ans », déclare Vincent Wauters, le directeur général du groupe.
Des ambitions à long terme
Rossignol clôture son exercice annuel le 31 mars et annonce un chiffre d’affaires qui va reculer, mais restera supérieur aux 331 millions d’euros réalisés en 2020, avant la crise du Covid-19. Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) est escompté entre 7,5% et 8%. Les sports d’hiver représentent toujours l’essentiel de la valeur, mais l’ambition de l’entreprise est de faire en sorte que les gammes printemps-été représentent 15% des revenus du secteur textile et chaussures à l’horizon 2028, contre 7% actuellement.
Un marché international
Rossignol réalise 80% de ses ventes à l’export, avec les États-Unis en tête (30%). La marque est implantée aux États-Unis depuis 50 ans et les pratiquants américains la connaissent bien. Cependant, l’entreprise devra composer avec les incertitudes douanières. « Nous sommes humbles, mais ambitieux », déclare Vincent Wauters. « Nous nous diversifions dans un espace, la montagne, que nous connaissons et avec un ancrage technique crédible. On peut penser que nous accompagnerons par exemple ceux qui pratiquent le ski nordique en hiver dans leurs pratiques sportives l’été ».
Deux modèles pour deux segments de pratiquants
Les deux modèles de chaussures de running-trail de Rossignol, fruit de plus de 3 ans de recherche et développement et des retours de 150 testeurs, visent deux segments de pratiquants. Le modèle Vezor, affiché à 180 €, est destiné aux champions et pratiquants engagés. Le modèle Venosk, quant à lui, est destiné au grand public et est proposé à 140 €. La concurrence est rude sur ce créneau, avec des marques comme Brooks ou Salomon, mais Rossignol est déterminé à faire sa place sur ce marché.
Un réseau de distribution étendu
Pour atteindre ses objectifs de vente, Rossignol va utiliser plusieurs canaux. La marque dispose d’un réseau de 45 boutiques en propre, dont une nouvelle unité parisienne du Marais (IVe – 104 m²) qui complète celle du boulevard Saint-Germain (Paris VIe – 94 m²). Rossignol privilégiera également les réseaux spécialisés comme Ekosport ou Terre de Running. La marque sera également présente dans les espaces de test des grands événements comme l’UTMB 2025, qui se déroulera fin août autour du Mont-Blanc et de Chamonix.
Un défi pour l’écosystème de la montagne
Rossignol prend un virage décisif dans son histoire en se lançant sur le marché du running-trail. Cette démarche est un défi pour l’écosystème de la montagne dans son ensemble. La marque emblématique du ski doit faire face à la concurrence et aux incertitudes du marché, mais elle est déterminée à faire sa place sur ce marché prometteur. Avec sa collection de chaussures et de textiles spécifiques, Rossignol est prêt à séduire la clientèle grandissante de ces disciplines et à prendre un nouveau départ dans l’histoire de la montagne. L’histoire de Rossignol continue en « quatre saisons », un défi auquel fait face désormais tout l’écosystème de la montagne.