LA SEISME LÈVE-T-ELLE LE RIDEAU SUR LA SAISON TOURISTIQUE À SANTORIN ?
Alors que l’été approche, l’île des Cyclades, réputée pour ses paysages époustouflants et ses villages blanchis à la chaux, est toujours sous le choc des récents tremblements de terre. La vie reprend lentement son cours, mais les professionnels du tourisme s’inquiètent pour la saison à venir. Malgré l’optimisme prudent qui domine, les réservations sont en baisse et les hôtels se préparent pour une saison qui s’annonce difficile.
UN MOIS DE FERMETURE, DES CONSÉQUENCES À LONG TERME
Après un mois de fermeture, les écoles et les administrations ont rouvert leurs portes le 4 mars, mais les commerces et les restaurants mettent plus de temps à se rétablir. Près de la moitié de la population, soit 5 500 personnes, est revenue sur l’île, mais les touristes sont encore rares. Les hôtels, qui ont dû vider leurs piscines et fermer leurs portes, commencent à se préparer pour la saison, mais les longues semaines de tremblements de terre à répétition ont laissé des traces. Les chiffres officiels indiquent qu’il n’y a pas eu de nombre significatif d’annulations pour les réservations existantes, mais les nouvelles réservations sont limitées.
LES PROFESSIONNELS DU TOURISME S’INQUIÈTENT
Nikos Nomikos, propriétaire de l’hôtel Lilium et président des commerçants de l’île, affirme que les réservations sont en baisse de 20 % et qu’il doute que l’on puisse rattraper ce déficit. "Certes, il y avait de nombreuses secousses, mais elles étaient tellement faibles qu’on ne les ressentait plus. Aujourd’hui, il y a en permanence une centaine de sismologues sur l’île qui contrôlent sans relâche la moindre activité suspecte", ajoute-t-il. Les secousses n’ont pas totally disparu, mais elles sont plus rares et plus faibles.
LA SAISON TOURISTIQUE EN RETARD
La saison touristique commence avec deux mois de retard. L’an dernier, le premier bateau de croisière s’approchait de Santorin début février et les vols directs depuis l’étranger avaient démarré à la même période. Cette année, les vols directs d’Air France depuis Paris ne débuteront que le 7 juin. Ce début de saison avorté a poussé 3 à 5 % des 13 000 employés saisonniers à choisir d’autres destinations pour travailler cet été.
LE MANQUE D’INFORMATIONS DES AUTORITÉS
L’association des hôteliers de l’île critique le manque d’informations des autorités, qui ne leur permet pas de faire aucun projet ni d’avoir de perspective. "À ce jour et malgré nos démarches, nous n’avons pas reçu d’instructions claires et explicites concernant le fonctionnement de notre île pendant la saison touristique qui commence dans quelques jours", a déclaré le président de l’association, Antonis Pagonis. Les professionnels sont également inquiets pour le fonctionnement du téléphérique reliant le port de Thira à ses petites ruelles, toujours inaccessible aux navires de croisière.
UN IMPACT ÉCONOMIQUE SIGNIFICATIF
La seule île de Santorin représente 1 % du PIB grec, et le tourisme est une source importante de revenus pour l’économie du pays. Les données de l’Association des ports grecs indiquent que le nombre total d’arrivées de navires de croisière a augmenté de 5 230 en 2023, avec 7 003 150 passagers, contre 4 629 650 en 2022. Santorin est l’un des ports les plus prisés, avec des milliers de touristes qui visitent l’île chaque année.
UN PLAN DE RELANCE
La ministre grecque du tourisme, Olga Kefalogianni, est venue rassurer les professionnels et les touristes en annonçant un dédommagement des professionnels ainsi que le lancement d’une campagne de publicité rassurante pour faire revenir les visiteurs au plus vite. Mais les professionnels du tourisme restent inquiets pour l’avenir de leur île et de leur économie. Ils espèrent que les autorités prendront des mesures pour relancer la saison touristique et protéger l’avenir de Santorin.