Il y a trente ans, le Japon était secoué par une attaque à l’arme chimique perpétrée par la secte Aum dans le métro de Tokyo, qui a fait 13 morts et des milliers de blessés. Cette tragédie a marqué un tournant dans l’histoire du pays et a mis en lumière les dangers des groupes sectaires et de la prolifération des armes chimiques.
Le 20 mars 1995, des milliers d’employés japonais se pressaient dans les rames bondées du métro de Tokyo pour rejoindre leur lieu de travail. Soudain, des voyageurs ont été pris à la gorge par une vapeur à l’odeur putride libérée par des colis d’où s’échappait un liquide mystérieux. Les victimes ont commencé à suffoquer, leurs yeux en feu, et certains ont s’écroulés secoués par des tremblements et des vomissements.
Les témoins de l’attentat ont décrit les scènes cauchemardesques qui se sont déroulées dans les tunnels du métro. « J’ai vu un homme couché par terre avec des bulles qui sortaient de sa bouche », a raconté un usager interrogé à l’époque par l’AFP. « Il y avait une odeur piquante. Ma vue s’est brouillée et ma tête m’est apparue lourde », a témoigné un autre.
Les secours sont arrivés rapidement sur les lieux, mais les victimes étaient déjà nombreuses. Dans les heures qui ont suivi, les secours ont compté six morts, un bilan qui a été relevé à douze puis treize dans les jours suivants. Des milliers de victimes ont été hospitalisées, et certaines ont subi des lésions irréversibles du système nerveux.
L’enquête a rapidement révélé que la substance utilisée était du gaz sarin, un agent chimique interdit mis au point par les nazis en 1938. Le sarin est extrêmement toxique et peut provoquer la mort par arrêt des systèmes respiratoire et cardiaque.
Les autorités ont rapidement identifié la secte Aum Shinrikyo comme principale suspecte. Cette secte, fondée en 1987, prédit l’apocalypse pour 1997 et comptait environ 10 000 adeptes. Son guide spirituel, Shoko Asahara, un ancien acupuncteur presque aveugle, était considéré comme le cerveau de l’opération.
Les forces de l’ordre ont envahi les sanctuaires de la secte le 22 mars, et ont découvert des ateliers de fabrication de gaz sarin ainsi que du matériel de combat. Les policiers ont également arrêté plusieurs membres de la secte, dont des scientifiques, des chimistes et des ingénieurs diplômés des meilleures universités.
La secte Aum avait réussi à recruter de jeunes gens brillants, en rupture avec la société japonaise, qui avaient été séduits par les idées apocalyptiques de Shoko Asahara. Les membres de la secte avaient créé un système similaire au gouvernement japonais, avec des ministres et des départements, et avaient même créé une armée fantôme.
L’attentat du métro de Tokyo a suscité un choc considérable au Japon, et les autorités ont été critiquées pour leur lenteur à réagir. La Constitution japonaise, qui garantit la liberté de culte, a également été mise en cause, car elle avait permis à la secte Aum de fonctionner en toute impunité.
L’enquête a abouti à l’arrestation de Shoko Asahara le 16 mai 1995, et à la condamnation de plusieurs membres de la secte à la peine de mort. Shoko Asahara a été exécuté par pendaison en 2018, ainsi que six de ses comparses.
Aujourd’hui, la secte Aum a été démantelée, mais elle continue d’exister sous un nouveau nom, Aleph. Les autorités japonaises restent vigilantes, car les idées sectaires et la prolifération des armes chimiques continuent de représenter une menace pour la sécurité nationale.
L’attentat du métro de Tokyo a également suscité une réflexion sur les dangers des groupes sectaires et la nécessité de protéger les citoyens contre les idées extrémistes. Les autorités japonaises ont mis en place des mesures pour prévenir la prolifération des armes chimiques et pour lutter contre les groupes sectaires.
En conclusion, l’attentat du métro de Tokyo a été un événement traumatisant pour le Japon, qui a montré la dangerosité des groupes sectaires et la nécessité de protéger les citoyens contre les idées extrémistes. Les autorités japonaises ont appris des leçons de cet événement, et ont mis en place des mesures pour prévenir la prolifération des armes chimiques et pour lutter contre les groupes sectaires. Cependant, la menacepersiste, et il est essentiel de rester vigilant pour protéger la sécurité nationale et la liberté des citoyens.
Les familles des victimes de l’attentat du métro de Tokyo continuent de demander justice et de se battre pour que les responsables soient punis. Shizue Takahashi, l’épouse d’un employé du métro mort dans l’attentat, a déclaré que « il a fallu 23 ans depuis l’attentat pour que cette sanction soit exécutée, malheureusement, les parents de mon mari, tués dans l’attentat, sont décédés avant ». Les familles des victimes continuent de souffrir, et il est essentiel de leur apporter un soutien et une aide pour qu’elles puissent surmonter leur douleur.
Enfin, l’attentat du métro de Tokyo a montré l’importance de la coopération internationale pour lutter contre les menaces terroristes et pour protéger la sécurité nationale. Les pays doivent travailler ensemble pour partager des informations, des ressources et des expertises pour prévenir les attentats et pour punir les responsables. La communauté internationale doit également soutenir les familles des victimes et les aider à surmonter leur douleur.