Un voyage exclusif dans les coulisses du futur maxi-trimaran Edmond de Rothschild
Dans un entrepôt protégé par des mesures de sécurité draconiens, à Lorient, le chantier de construction du futur maxi-trimaran de l’écurie Gitana est en plein essor. Nous avons eu l’opportunité unique de pénétrer dans ce sanctuaire secret, où les équipes de CDK Technologies travaillent jour et nuit pour donner vie à ce géant des mers, conçu pour dominer la classe Ultim.
Dès l’entrée, on nous demande de déposer notre smartphone dans une boîte, symbole de la confidentialité absolue que l’équipe de Cyril Dardashti, le patron de la structure, souhaite maintenir autour de ce projet d’environ 16 millions d’euros. La moindre fuite d’information pourrait être préjudiciable à leur avance sur la concurrence, qui guette avec avidité les moindres détails sur ce bateau révolutionnaire.
Mais comment maintenir le secret dans un univers où tout le monde se connaît ? Depuis le début des travaux, près d’un an et demi plus tôt, plus de 200 personnes ont eu accès au chantier, employés ou fournisseurs. Malgré les clauses de confidentialité, les rumeurs circulent, et il est difficile de garder sous wraps les innovations qui seront intégrées à ce bateau. « On a réussi à garder le secret, mais il y a peut-être quelques trous dans la raquette », avoue Cyril Dardashti avec un sourire.
Le maxi-trimaran Edmond de Rothschild, qui devrait être mis à l’eau fin septembre, est conçu pour faire un bond en avant en termes de performances, après les succès de son prédécesseur, qui a quasiment tout gagné, de la Transat Jacques Vabre 2021 à l’Arkéa Ultim Challenge 2024. L’équipe de Guillaume Verdier, l’architecte, a travaillé dur pour créer un bateau qui soit à la fois plus rapide et plus fiable, avec une coque centrale et des flotteurs entièrement repensés.
Notre visite guidée nous permet de découvrir le bateau, ou du moins, une partie de celui-ci, car seules la coque centrale et les deux bras de liaison sont actuellement assemblés. Le cockpit et la cellule de vie ont été conçus à l’aide d’un casque virtuel, permettant à Charles Caudrelier, le skipper, de visualiser les espaces et de prendre des décisions éclairées sur l’aménagement. Les équipes ont également identifié plusieurs domaines où les gains de performances pourraient être significatifs, notamment sur les carènes, les voiles et l’aérodynamisme.
Le bateau sera équipé de près de 450 capteurs, qui mesureront les pressions exercées sur les structures du bateau en mer, permettant ainsi de comprendre comment celles-ci résistent aux forces extérieures. Cette technologie de pointe devrait donner à l’équipe Gitana un avantage certain sur ses concurrents.
Le premier baptême du feu pour le nouveau maxi-trimaran est programmé pour la fin de l’année, avec la Transat Café L’Or, qui reliera le Havre à la Martinique. Le départ sera donné un mois seulement après la mise à l’eau à Lorient, ce qui laisse peu de temps pour les ultimes réglages. Mais l’équipe Gitana est confiante, et le skipper Charles Caudrelier est convaincu que son nouveau jouet sera à la hauteur de ses attentes.
Un défi à relever : le Trophée Jules Verne
Le maxi-trimaran Edmond de Rothschild est conçu pour la compétition en solitaire, mais il sera également adaptable à la course en équipage, avec une tentative de record du Trophée Jules Verne à moyen terme. Le tour du monde à la voile en équipage reste l’une des seules lignes qui manquent encore au palmarès de l’écurie Gitana, et l’équipe est déterminée à combler cette lacune.
Pour l’heure, les équipes de CDK Technologies travaillent jour et nuit pour donner vie à ce géant des mers, qui devrait être mis à l’eau fin septembre. Le secret sera-t-il préservé jusqu’au bout ? Seule la suite nous le dira, mais une chose est certaine : le maxi-trimaran Edmond de Rothschild sera l’un des bateaux les plus sophistiqués et les plus rapides de la planète.