Les géants de la pharmacie américaine se tournent vers la production nationale face à la menace des droits de douane
La menace brandie par le président Trump de mettre en place des droits de douane sur les importations de médicaments a finalement convaincu les géants de la pharmacie américaine de réorienter leur stratégie de production. En effet, vendredi dernier, le laboratoire Johnson & Johnson a annoncé un investissement massif de 55 milliards d’euros sur quatre ans, destiné à renforcer ses capacités de production, mais également de recherche et développement aux États-Unis.
Cet investissement sans précédent représente une augmentation de 25% par rapport aux quatre années précédentes, selon les propres termes du laboratoire. La première concrétisation de cette annonce sera l’inauguration prochaine d’un laboratoire de haute technologie en Caroline du Nord, qui sera chargé de fabriquer des médicaments de pointe pour soigner les patients aux États-Unis, mais également dans le monde entier. Cette décision est un signal fort envoyé par Johnson & Johnson, qui entend ainsi mettre en avant son engagement à produire aux États-Unis pour les États-Unis.
Mais Johnson & Johnson n’est pas le seul à avoir pris cette décision. Le mois dernier, c’était Eli Lilly, un autre géant de la pharmacie américaine, qui annonçait investir 27 milliards de dollars pour construire quatre usines aux États-Unis ces quatre prochaines années. Merck & Co., connu en France sous le nom de MSD, a également annoncé son intention d’investir 8 milliards de dollars dans le pays d’ici à 2028. Ces décisions sont clairement une réponse à la menace de droits de douane brandie par le président Trump, qui a poussé ces entreprises à réévaluer leur stratégie de production et à investir sur le sol américain.
Cependant, les deux laboratoires, Johnson & Johnson et Eli Lilly, espèrent obtenir davantage du nouveau président qu’une simple absence de droits de douane ou un impact limité de ceux-ci sur leur activité. Ils plaident en effet pour une extension des réductions d’impôts sur les sociétés consentis lors du premier mandat de Donald Trump. Johnson & Johnson a ainsi vanté ses "niveaux d’investissement américains déjà élevés, résultant de l’adoption de la loi sur les réductions d’impôts et les emplois de 2017". Cette déclaration est clairement un message adressé au nouveau président, qui est invité à poursuivre la politique de réduction d’impôts initiée par son prédécesseur.
Il est clair que les géants de la pharmacie américaine ont compris que la menace de droits de douane était une opportunité pour réorienter leur stratégie de production et investir sur le sol américain. Cela pourrait avoir des conséquences importantes pour l’économie américaine, qui pourrait bénéficier de la création de nouveaux emplois et de l’ augmentation de la production nationale. Cependant, il reste à voir si ces investissements seront suffisants pour répondre aux besoins de la population américaine en matière de médicaments, et si les entreprises seront en mesure de maintenir leur compétitivité face à la concurrence internationale.
En tout état de état de cause, la décision de Johnson & Johnson d’investir 55 milliards d’euros aux États-Unis est un signal fort qui montre que les géants de la pharmacie américaine sont prêts à se réinventer et à investir dans la production nationale pour répondre aux besoins de la population américaine. Il est maintenant aux pouvoirs publics de jouer leur partition en créant un environnement économique favorable à ces investissements, et en mettant en place les politiques nécessaires pour soutenir la croissance de l’industrie pharmaceutique américaine.
Enfin, il est important de noter que cette décision pourrait avoir des conséquences à long terme pour l’industrie pharmaceutique mondiale. En effet, si les géants de la pharmacie américaine réussissent à développer une production nationale solide, cela pourrait avoir un impact sur les importations de médicaments en provenance d’autres pays, et modifier ainsi les équilibres commerciaux mondiaux. Cela oblige donc les autres pays à réévaluer leur stratégie de production et à investir dans la recherche et développement pour rest!er compétitifs sur le marché mondial des médicaments.