MANIFESTATION CONTRE LE RACISME : PLUS DE 20 000 PERSONNES DANS LES RUES DE PARIS
Samedi 22 mars, plus de 20 000 personnes se sont rassemblées dans les rues de Paris pour manifester contre le racisme, qui est en hausse sur le territoire français. Selon le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), le nombre de crimes et délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux enregistré a augmenté de 58% en 2023 par rapport à 2019.
Mais ce sujet a finalement été relégué au second plan du rassemblement populaire, supplanté par la dénonciation de la «montée de l’extrême droite» en France. Pour la majorité des manifestants, l’extrême droite est responsable de cette augmentation de crimes et délits racistes. Les pancartes brandies par la foule portaient des slogans tels que «La France Pétain plomb», «Non à la submersion… par l’extrême droite», «Le fascisme tue».
L’INFLUENCE DE L’EXTREME DROITE SUR LES RESEAUX SOCIAUX
Les manifestants ont également dénoncé l’influence croissante de l’extrême droite sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter. «Depuis qu’Elon Musk l’a racheté, je vois beaucoup d’hommes influencés par ces idées liker des posts qui frôlent parfois avec le nazisme», a déploré Guillaume, un étudiant en sciences politiques.
LA REACTION DU GOUVERNMENT
Le gouvernement a été accusé de «faire le jeu de l’extrême droite» par de nombreux manifestants. Marie, membre du Parti communiste révolutionnaire, a qualifié d’«intolérable» le soutien de Bruno Retailleau au «combat» du collectif identitaire Némésis. Le ministre de l’Intérieur avait «félicité» la présidente du groupe, Alice Cordier, avant de revenir sur ses propos quelques jours plus tard.
LA POLEMIQUE AROUND LA CARICATURE DE CYRIL HANOUNA
La manifestation s’est déroulée sur fond de polémique autour de la publication d’une caricature de Cyril Hanouna par le parti de Jean-Luc Mélenchon. La ressemblance troublante avec des affiches antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie a provoqué un séisme au sein de LFI, qui a rapidement supprimé cette illustration générée par une intelligence artificielle. Les manifestants ont condamné cette caricature, mais ont minimisé les faits, considérant qu’il s’agissait d’une «bêtise».
LA PRESENCE DE COLLECTIFS PROPALESTINIENS
Des collectifs propalestiniens tels qu’Urgence Palestine ont scandé des slogans antisionistes tels qu’«Israël assassin, Macron collabo», devant un parterre de keffiehs et de drapeaux palestiniens. La présence de ces groupes a suscité des inquiétudes chez certains manifestants, qui ont dénoncé la tolérance de LFI envers ces groupes.
CONCLUSION
La manifestation contre le racisme a rassemblé plus de 20 000 personnes dans les rues de Paris, mais a également révélé les divisions au sein de la gauche. Alors que l’extrême droite continue de gagner du terrain en France, il est essentiel que les forces progressistes se mobilisent pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme. Mais il est également nécessaire de reconnaître les erreurs du passé et de prendre des mesures pour éviter que de telles polémiques ne se reproduisent à l’avenir.
ENTRETIEN AVEC VALANTIN STEL, CO-DIRECTEUR DE L’ASSOCIATION SOS RACISME
Nous avons rencontré Valentin Stel, co-directeur de l’association SOS Racisme, qui a dénoncé la «montée de l’extrême droite» en France. «C’est un phénomène qui nous préoccupe énormément, car il peut avoir des conséquences dramatiques pour les minorités», a-t-il déclaré. Stel a également critiqué la réaction de Jean-Luc Mélenchon à la polémique autour de la caricature de Cyril Hanouna, considérant qu’il aurait dû «s’excuser» plutôt que de «s’énerver».
ENTRETIEN AVEC ALICE, MEMBRE DU PARTI COMMUNISTE REVOLUTIONNAIRE
Nous avons également rencontré Alice, membre du Parti communiste révolutionnaire, qui a dénoncé la «tolérance» de LFI envers les collectifs propalestiniens. «C’est inacceptable que des groupes qui défendent des idées antisémites soient tolérés au sein de la gauche», a-t-elle déclaré. Alice a également appelé à une «mobilisation plus forte» contre le racisme et l’antisémitisme, considérant que «c’est un enjeu majeur pour la société française».