La Kings League débarque en France : un mélange explosif de football et de divertissement
La soirée du lundi 6 mars restera gravée dans les mémoires des amateurs de football et de divertissement. Le Dojo de Paris, une salle de sport de renom, a été transformé en un lieu de gala pour l’occasion du lancement de la Kings League, une compétition de football créée par l’ancien joueur du FC Barcelone, Gerard Piqué. Les tapis rouges, les smokings et les vedettes étaient au rendez-vous, donnant l’impression d’assister à la cérémonie du Ballon d’or.
La Kings League, qui a été lancée en 2022, est un championnat de football à 7 avec des règles innovantes, telles que l’engagement façon water-polo, des cartes spéciales, des matchs en 2×20 minutes, des tirs au but en duel, des changements illimités et l’absence de hors-jeu. Cette compétition est diffusée sur la plateforme de streaming Twitch, ce qui permet de toucher un public plus large et plus jeune.
En France, la Kings League fonctionne de la manière suivante : huit clubs présidés par des créateurs de contenus (des "streamers") et des joueurs de football (Tchouaméni, Koundé, Rami…) s’affrontent dans un mini-championnat. L’objectif est de terminer dans les quatre premières places pour disputer la "Coupe du monde des clubs", qui réunit les meilleures équipes du monde entier en Kings League.
Un produit innovant pour un public en constante évolution
Djamel Agaoua, directeur général de la Kings League, est "hyper content et très fier" de voir arriver la compétition en France. "On a beaucoup bossé là-dessus. Je trouvais que c’était un produit qui était fait pour la France. La France est un pays de foot, avec une grosse passion, avec de gros influenceurs. Dans un pays, en plus, où le foot a ses challenges. C’est bien de redynamiser le foot avec un produit comme ça pour les jeunes, pour les attirer, les réattirer vers le football", explique-t-il.
La Kings League a compris que les jeunes générations ont des habitudes de consommation différentes. "Les jeunes consomment d’abord beaucoup sur les téléphones portables. Deuxièmement, ils sont soumis à tellement de propositions de contenus qu’ils sont assez impatients. Si c’est trop lent, si ce n’est pas intense, ‘swipe up’ et ça part. Et puis les jeunes aiment faire partie de l’action, se sentir intégrés", analyse Djamel Agaoua.
Avec ses règles innovantes, ses matchs plus courts et ses interventions interactives, la Kings League répond à ces nouvelles attentes. "Notre produit est un produit qui navigue à la frontière du sport et du jeu vidéo. Ce sont des choses qui sont passionnantes parce que le sport a toujours donné des émotions. Les Jeux de Paris ont rappelé à tout monde à quel point le sport était important. Mais les jeux vidéo ont ce côté ‘entertaining’, le fait qu’il se passe quelque chose toutes les deux trois minutes. On a fait la même chose avec la Kings League", développe l’ancien directeur général de la NBA en Europe.
Un partenariat avec Adidas pour donner un coup de pouce à la compétition
La Kings League a fait appel à la marque Adidas pour concrétiser son arrivée en France. "Il y a quelque chose qui a toujours été important chez Adidas, c’est le fait d’être précurseur sur l’évolution du sport et de la culture. La Kings League va clairement au-delà d’une compétition de football", assure Florent Deschuyteneer, vice-président "brand" de la marque Adidas en Europe du Sud. Le partenariat permet aux différents clubs d’avoir des maillots de match et d’entraînements, et des événements seront organisés par la marque en physique et en digital.
La Kings League innove également en fusionnant sport et culture digitale. Des influenceurs et "streamers" comme Squeezie, Amine, Michou ou encore Kameto dirigent leurs propres équipes, assurant une promotion continue auprès de millions d’abonnés. "On a le line up le plus spectaculaire qu’on puisse imaginer. On n’imaginait pas aussi bien quand on a démarré ce projet", glisse Djamel Agaoua. Les audiences sont déjà impressionnantes, avec jusqu’à 3 millions de vues sur les plateformes Twitch et YouTube.
Un avenir radieux pour la Kings League
La Kings League espère répliquer en France le succès rencontré en Espagne, au Mexique ou encore en Italie. L’objectif est d’installer durablement cette nouvelle forme de football et séduire un public de plus en plus tourné vers les plateformes numériques. "C’est un secret de polichinelle puisque j’ai annoncé il n’y a pas longtemps qu’on avait reçu un investissement de Bertelsmann en Allemagne. Puis on continuera à s’étendre en Asie, en Amérique. La beauté de ce sport c’est qu’il est joué dans 195 pays. Pour nous ‘Sky is the limit’. On a bien l’intention de continuer notre expansion. Dans trois ou quatre ans, nous aurons trente à quarante ligues à travers le monde", affirme Djamel Agaoua.
Adidas voit également loin. "On estime que c’est une nécessité d’accompagner ces nouvelles tendances de consommation. Nous voulons rester proches de la Génération Z et capter une audience en pleine évolution", explique Florent Deschuyteneer. La Kings League connaîtra-t-elle le même succès en France qu’à l’étranger et redonner envie aux jeunes de s’intéresser au football ? La réponse est à suivre dans les mois à venir.