Le Grand Maghreb en danger : Les libertés démocratiques en péril
Le Grand Maghreb, cette région du monde arabe qui englobe plusieurs pays, dont la Tunisie, l’Égypte, la Libye, le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie, est actuellement en proie à une crise profonde des libertés démocratiques. Les rêves de liberté, de justice et de démocratie qui avaient émergé lors du "printemps arabe" il y a quelques années sont en train de s’évaporer, laissant place à une recrudescence de la répression, de la censure et de la violence.
En Tunisie, pays considéré comme l’un des plus avancés en termes de démocratie dans la région, la situation est particulièrement préoccupante. Le 25 juillet 2021, le président Kais Saied a pris des mesures autoritaires qui ont mis fin à la transition démocratique et ont accru les pouvoirs de l’exécutif. Les libertés d’expression, d’ association et de réunion sont de plus en plus restreintes, et les journalistes, les militants politiques et les défenseurs des droits de l’homme sont confrontés à des poursuites judiciaires et à des menaces.
En Libye, la situation est encore plus catastrophique. Le pays est plongé dans une guerre civile qui a déjà fait des milliers de morts et de blessés, et les violations des droits de l’homme sont monnaie courante. Les armes et les mercenaires étrangers ont transformé le pays en un champ de bataille, et les Libyens sont pris en otage par les groupes armés et les milices.
En Algérie, le Hirak, ce mouvement de protestation qui a éclaté en février 2019, a réussi à renverser le président Abdelaziz Bouteflika, mais les autorités n’ont pas encore donné de réponses concrètes aux revendications du peuple. Les libertés d’expression et de manifestation sont restreintes, et les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes sont poursuivis et emprisonnés.
Au Maroc, la répression est également très présente. Les autorités utilisent des "techniques sournoises" pour réprimer la société civile et les journalistes indépendants, et les défenseurs des droits de l’homme sont confrontés à des poursuites judiciaires et à des menaces. Les Sahraouis, qui luttent pour leur indépendance, sont particulièrement visés par la répression.
En Mauritanie, la situation des droits de l’homme est également préoccupante. Les esclaves et les descendants d’esclaves sont encore victimes de discriminations et de violences, et les défenseurs des droits de l’homme sont poursuivis et emprisonnés.
Face à cette situation, des organisations et des personnalités de la région, dont des universitaires, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des militants politiques, ont lancé un appel à la solidarité et à la mobilisation. Ils exigent que les gouvernements de la région respectent les libertés démocratiques, mettent fin à la répression et libèrent les détenus d’opinion.
Ce texte collectif, signé par trente-trois organisations et plus de deux cents personnalités, est un appel à l’action pour sauver les libertés démocratiques dans le Grand Maghreb. Il est temps que les peuples de la région se mobilisent pour défendre leurs droits et leurs libertés, et que les gouvernements répondent à leurs revendications.
Parmi les signataires de cet appel, on trouve des personnalités comme Ihsane El Kadi, directeur de Radio M et de Maghreb Émergent, détenu d’opinion en Algérie, Maati Monjib, historien et militant des droits de l’homme au Maroc, Cheïma Issa et Jawher Ben Mbarek, membres du Front national du salut en Tunisie, ainsi que de nombreux universitaires, journalistes, défenseurs des droits de l’homme et militants politiques de la région.
Les organisations signataires comprennent l’Association adala pour un procès équitable au Maroc, l’Association des Marocains en France, l’Association des travailleurs maghrébins de France, l’Association pour le droit à la différence en Tunisie, la Ligue tunisienne des droits de l’homme, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, et la Coordination maghrébine des organisations des droits humains.
Il est temps que les gouvernements de la région écoutent les revendications de leurs peuples et respectent les libertés démocratiques. Il est temps que les peuples du Grand Maghreb se mobilisent pour défendre leurs droits et leurs libertés. Le monde entier doit être solidaire de cette cause et exigé que les gouvernements de la région mettent fin à la répression et libèrent les détenus d’opinion.