LA GROENLAND, UN ENJEU STRATÉGIQUE DANS L’ARCTIQUE : LE DANEMARK SE DRESSE CONTRE LES AMBITIONS DE DONALD TRUMP
Copenhague, le 15 août 2022 – La première ministre danoise, Mette Frederiksen, a pris une position ferme contre les pressions exercées par les États-Unis pour prendre le contrôle du Groenland, territoire autonome du royaume du Danemark situé dans l’Arctique. Cette déclaration intervient après des mois de tensions croissantes entre les deux pays, qui ont conduit à une crise diplomatique sans précédent.
L’affaire a débuté il y a trois mois, lorsque le président américain, Donald Trump, a exprimé son intérêt pour racheter le Groenland au Danemark. Cette proposition a été immédiatement rejetée par les autorités danoises, qui considèrent le Groenland comme une partie intégrante du royaume. Cependant, les États-Unis n’ont pas abandonné l’idée et ont continué à exercer des pressions sur le Danemark pour qu’il révise sa position.
La situation a pris une tournure plusgrave la semaine dernière, lorsque l’épouse du vice-président américain, Usha Vance, a annoncé son intention de se rendre au Groenland en compagnie d’une délégation de haut niveau. Les autorités groenlandaises ont réagi quickly en qualifiant ce déplacement de "non désiré", ce qui a déclenché une tempête de protestations dans l’île. La délégation a finalement annulé son voyage, mais les tensions restent vives.
La première ministre danoise, Mette Frederiksen, a décidé de prendre la parole pour exprimer son mécontentement face aux pressions américaines. Dans une déclaration télévisée, elle a dénoncé les "pressions insupportables" exercées par les États-Unis sur le Groenland et le Danemark, affirmant qu’elles étaient "inacceptables" et "contre les intérêts du royaume". Elle a également rappelé que le Groenland était une partie intégrante du Danemark et que toute décision concernant son avenir devait être prise en concertation avec les autorités groenlandaises.
Cette crise diplomatique entre les États-Unis et le Danemark a des implications importantes pour la région arctique. Le Groenland est stratégiquement situé au cœur de l’Arctique, où les puissances mondiales se disputent l’accès aux ressources naturelles et aux routes maritimes. Les États-Unis, la Chine et la Russie sont tous des acteurs importants dans la région, et le contrôle du Groenland leur donnerait un avantage significatif.
Le Danemark, qui a une longue histoire de coopération avec les États-Unis, est déterminé à défendre ses intérêts et ceux de son territoire autonome. La première ministre Frederiksen a rappelé que le Groenland était une partie intégrante du royaume et que toute décision concernant son avenir devait être prise en concertation avec les autorités groenlandaises.
La crise actuelle a également des implications pour les relations entre les États-Unis et l’Union européenne. Le Danemark est un membre de l’UE, et la Commission européenne a déjà exprimé son soutien au gouvernement danois dans ce conflit. Les États-Unis, qui sont traditionnellement des alliés de l’UE, ont choisi de contourner les canaux diplomatiques traditionnels pour exercer des pressions sur le Danemark, ce qui a créé des tensions entre les deux parties.
En fin de compte, la crise du Groenland met en évidence les défis géopolitiques croissants dans la région arctique. Les puissances mondiales sont de plus en plus intéressées par les ressources naturelles et les routes maritimes de la région, et les pays de la région doivent naviguer dans un paysage diplomatique de plus en plus complexe. Le Danemark, déterminé à défendre ses intérêts et ceux de son territoire autonome, a pris une position ferme contre les ambitions de Donald Trump, mais il reste à voir comment cette crise sera résolue.