La liberté de la presse en Algérie : un mythe qui se meurt
La récente perquisition des locaux de Maghreb émergent et de Radio M, deux médias algériens indépendants, a suscité un tollé dans le monde journalistique et politique. Cette opération, menée par les services de sécurité le samedi 24 décembre, a non seulement provoqué la stupéfaction des journalistes et employés présents, mais également mis en lumière la situation précaire de la liberté de la presse en Algérie.
Selon les informations recueillies, les forces de sécurité ont procédé à la saisie d’équipements informatiques et de tournage, dans le but de mettre fin aux activités de ces deux médias. Cette décision a été prise au lendemain de l’arrestation du directeur et fondateur de Radio M et Maghreb émergent, Ihsane El-Kadi, qui a été menotté et contraint d’assister à la perquisition de ses propres locaux. Cette scène a été qualifiée de "dernière réalisation" du président Abdelmajid Tebboune, qui a succédé à Abdelaziz Bouteflika en 2019.
La communauté journalistique algérienne est sous le choc, car cette perquisition marque la fin de toute possibilité de débat en Algérie. Les deux médias visés étaient en effet les derniers espaces demeurés libres, où l’on pouvait encore donner la parole à l’opposition et évoquer les questions des violations des libertés dans le pays. Avec la fermeture de Radio M et Maghreb émergent, il ne reste plus qu’une seule chaîne de télévision, Berbère Télévision, pour permettre à l’opposition de s’exprimer et de dénoncer les abus de pouvoir.
La perquisition de ces deux médias est intervenue après la diffusion de deux émissions et la publication d’un article sur les enjeux du second mandat de Tebboune et l’organisation du Hirak, le mouvement de protestation qui avait conduit à la démission d’Abdelaziz Bouteflika en 2019. Il est évident que les autorités algériennes ont vu dans ces médias une menace pour leur pouvoir et ont décidé de les faire taire.
La réaction de Radio M a été immédiate, dénonçant un "harcèlement injustifié" depuis trois ans, sans autre fondement que celui d’empêcher l’exercice libre du métier d’informer. Maghreb émergent a également souligné que "rien ne filtre" sur ce qui est reproché à Ihsane El-Kadi, mais que son interpellation intervient dans un contexte de répression de la liberté de la presse en Algérie.
La situation de la liberté de la presse en Algérie est désormais plus précaire que jamais. Les médias indépendants sont contraints de fermer, les journalistes sont arrêtés et emprisonnés, et la liberté d’expression est de plus en plus restreinte. Il est temps que la communauté internationale prenne conscience de cette situation et exige que les autorités algériennes respectent les droits et libertés fondamentaux des citoyens algériens.
La fermeture de Radio M et Maghreb émergent est un coup dur porté à la liberté de la presse en Algérie, mais elle ne doit pas décourager les journalistes et les militants de la liberté d’expression. Il est essentiel de continuer à dénoncer les abus de pouvoir et les violations des libertés en Algérie, et de soutenir les médias indépendants qui luttent pour faire entendre la voix de l’opposition et des citoyens algériens. La liberté de la presse est un droit fondamental qui doit être respecté et protégé, et il est temps que les autorités algériennes comprennent que la répression ne peut pas éternellement faire taire les voix des citoyens algériens.