L’Agression Contre la Liberté de la Presse en Algérie : Le Cas Ihsane El Kadi
La liberté de la presse en Algérie est de plus en plus menacée, comme en témoigne l’affaire Ihsane El Kadi, directeur de Radio M et du site Maghreb Émergent, arrêté le 24 décembre dernier et placé en détention préventive. Les charges retenues contre lui sont jugées fallacieuses par le collectif de défense, qui souligne que le seul tort du journaliste est d’exercer sa profession librement.
Selon les informations recueillies, le dossier de l’accusation est vide et ne contient aucun document attestant que Ihsane El Kadi ou Interface médias aient reçu des fonds d’organismes étrangers ou d’une personne étrangère. L’accusation se base uniquement sur une somme de 25 000 livres sterling (soit 28 000 euros) envoyée à Ihsane El Kadi par sa fille, actionnaire du groupe Interface Médias, depuis la Grande-Bretagne, où elle réside. Cette somme était destinée au paiement des salaires des journalistes et employés du groupe, qui se trouvait alors en difficulté financière.
La procédure suivie contre Ihsane El Kadi a été jugée illégale par ses avocats, qui dénoncent une réunion de la chambre d’accusation en l’absence des avocats. Le contexte de pression politique est également dénoncé, ce qui a conduit Ihsane El Kadi à observer le silence en l’absence, selon lui, des garanties nécessaires à un procès équitable.
Reporters sans frontières (RSF) a saisi en urgence la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, ainsi que le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, pour demander la libération d’Ihsane El Kadi et la fin des entraves contre les médias qu’il dirige. Une pétition #FreeIhsaneElKadi a également été lancée, qui a recueilli plus de 13 000 signatures.
Les équipes de RSF ont déposé 13 000 enveloppes devant l’ambassade d’Algérie pour symboliser les signatures recueillies, dans un geste de solidarité avec le journaliste emprisonné. Le prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov est également intervenu pour demander la libération d’Ihsane El Kadi, ainsi que 16 patrons de rédactions.
Cette affaire met en lumière les difficultés que rencontrent les journalistes en Algérie, qui sont souvent victimes de harcèlement et de pression politique. La liberté de la presse est un droit fondamental qui doit être protégé et respecté. Il est essentiel que les autorités algériennes prennent des mesures pour garantir la liberté d’expression et la sécurité des journalistes, et que Ihsane El Kadi soit libéré immédiatement.
La communauté internationale doit également prendre des mesures pour condamner les atteintes à la liberté de la presse en Algérie et pour soutenir les journalistes qui sont victimes de harcèlement et de pression politique. Il est temps que les autorités algériennes comprennent que la liberté de la presse est un droit fondamental qui doit être respecté et protégé.
En attendant, la situation d’Ihsane El Kadi reste précaire, et il est essentiel que les efforts pour sa libération se poursuivent. Les signatures de la pétition #FreeIhsaneElKadi continuent à affluer, et les équipes de RSF restent mobilisées pour demander la libération du journaliste emprisonné. Il est temps que justice soit faite et que Ihsane El Kadi soit libéré immédiatement. La liberté de la presse en Algérie dépend de cela.