Les cinéastes iraniens victimes de la répression : deux réalisateurs condamnés à la prison pour leur œuvre audacieuse
La communauté cinématographique internationale est en émoi après la condamnation de deux réalisateurs iraniens, Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha, à 14 mois de prison avec sursis chacun pour "propagande contre le régime" de Téhéran et "obscénité". Cette décision souligne une fois de plus la répression exercée par le gouvernement iranien sur les artistes et les créateurs qui osent remettre en question les normes et les valeurs dominantes.
Les deux réalisateurs, connus pour leur film "Le Pardon" en 2020, avaient déjà fait l’objet d’une procédure judiciaire pour leur dernier film, "Mon gâteau préféré", qui a été salué en France et aux États-Unis. Le film raconte l’histoire d’amour entre deux septuagénaires iraniens et explore les illusions perdues d’une génération qui a connu la Révolution islamique. Ce qui a particulièrement dérangé les autorités iraniennes, c’est que le film ignore les strictes lois de la censure du régime, notamment en montrant l’actrice principale, Lili Farhadpour, sans voile dans les scènes intérieures.
Le tournage de "Mon gâteau préféré" a eu lieu pendant le mouvement de protestation "femme, vie, liberté", qui a éclaté après la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs en septembre 2022. Le film fait allusion à ce mouvement et à la lutte pour les droits des femmes en Iran, ce qui a probablement contribué à la décision des autorités de condamner les réalisateurs.
La condamnation de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha n’est pas une surprise, étant donné le contexte de répression qui règne en Iran. Les artistes et les créateurs qui osent remettre en question les normes et les valeurs dominantes sont régulièrement poursuivis et condamnés à des peines de prison. Le Centre pour les droits humains en Iran (ICHRI), basé à New York, a commenté que "les artistes en Iran font face à de dures épreuves, dont la censure, des détentions arbitraires, et la menace constante de poursuites".
Le jugement a été rendu le 1er mars par un tribunal révolutionnaire de Téhéran, qui a également condamné le producteur du film, Gholamreza Mousavi, à un an de prison avec sursis, ainsi qu’à une amende de 400 millions de rials (environ 8 500 euros). Les réalisateurs et le producteur ont également été condamnés à la saisie de leur matériel.
Cette affaire souligne une fois de plus la nécessité de protéger les droits des artistes et des créateurs à la liberté d’expression. La communauté internationale doit condamner fermement la répression exercée par le gouvernement iranien sur les artistes et les créateurs qui osent remettre en question les normes et les valeurs dominantes.
Il est également important de noter que cette affaire intervient à quelques semaines du festival de Cannes, qui accueillera en compétition le dernier film de l’Iranien Jafar Panahi, qui a lui-même été emprisonné dans son pays pour ses œuvres audacieuses. Cette coïncidence souligne la nécessité de continuer à soutenir les artistes et les créateurs qui luttent pour la liberté d’expression et la démocratie dans leur pays.
En conclusion, la condamnation de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha est un scandale qui souligne la répression exercée par le gouvernement iranien sur les artistes et les créateurs. Il est essentiel que la communauté internationale condamne fermement cette décision et continue à soutenir les artistes et les créateurs qui luttent pour la liberté d’expression et la démocratie dans leur pays. Nous devons également continuer à nous battre pour protéger les droits des artistes et des créateurs à la liberté d’expression, car c’est à travers leur travail que nous pouvons mieux comprendre les réalités sociales et politiques de nos sociétés.