ENQUÊTE EXCLUSIF : Les Frères musulmans sous la loupe de l’Angleterre, un rapport classifié révélé
Il y a dix ans, le Royaume-Uni lançait une enquête approfondie sur les Frères musulmans, une confrérie islamiste considérée comme l’une des plus puissantes et des plus influentes au monde. Le rapport, commandé par le premier ministre britannique de l’époque, David Cameron, avait pour objectif de mieux comprendre les activités et les croyances de cette organisation, accusée de promouvoir un discours extrémiste et de financer des groupes terroristes.
À l’époque, le gouvernement britannique avait décidé de diligenter une enquête approfondie sur les Frères musulmans, après avoir constaté que certaines organisations islamistes diffusaient un discours extrémiste en Grande-Bretagne. Le premier ministre David Cameron avait annoncé lors d’un point presse le 1er avril 2014 : "Nous devons comprendre ce qu’est la confrérie des Frères musulmans. Nous devons connaître ses connexions avec d’autres groupes, les raisons de sa présence au Royaume-Uni, et ses croyances en termes d’extrémisme."
Le rapport, réaliser par des diplomates et des hauts fonctionnaires britanniques, visait à éclaircir les zones d’ombre entourant les activités des Frères musulmans au Royaume-Uni. Les enquêteurs avaient pour mission de se pencher sur les liens entre la confrérie et d’autres groupes islamistes, ainsi que sur les financements qui leur étaient octroyés. Ils devaient également analyser les discours et les écrits des dirigeants des Frères musulmans, afin de déterminer si ceux-ci prônaient la violence et l’extrémisme.
Malgré les efforts du gouvernement britannique pour mener une enquête approfondie, le rapport finit par être classifié et ses conclusions n’ont jamais été rendues publiques. Il a fallu attendre la révélation d’un rapport similaire en France, récemment présenté en Conseil de défense, pour que l’existence de ce document soit évoquée à nouveau.
Le rapport français, révélé par Le Lesoir, a mis en lumière les liens étroits entre les Frères musulmans et certaines organisations islamistes radicales, ainsi que les financements qui leur sont octroyés. Les chercheurs ont également analysé les discours et les écrits des dirigeants des Frères musulmans, et ont conclu que ceux-ci prônaient souvent la violence et l’extrémisme.
La ressemblance entre les deux rapports est frappante. Les deux documents ont été rédigés par des diplomates et des hauts fonctionnaires, et visent à éclaircir les zones d’ombre entourant les activités des Frères musulmans. Les deux rapports mettent également en lumière les liens étroits entre la confrérie et des organisations islamistes radicales, ainsi que les financements qui leur sont octroyés.
L’existence de ces deux rapports soulève des questions sur la politique de tolérance zéro envers l’extrémisme que les gouvernements occidentaux prétendent mener. Comment se fait-il que des organisations islamistes radicales, comme les Frères musulmans, puissent bénéficier de financements et de soutiens en Europe et en Amérique du Nord, alors que leurs discours et leurs actions sont considérés comme extrémistes ?
La réponse à cette question est complexe et multifacette. D’une part, les gouvernements occidentaux ont souvent du mal à faire la distinction entre les organisations islamistes modérées et les groupes extrémistes. D’autre part, les financements octroyés à ces organisations sont souvent difficiles à tracer, et peuvent provenir de sources diverses, y compris des organisations caritatives et des particuliers.
Enfin, la question de la liberté d’expression et de la tolérance envers les minorités religieuses et ethniques est un facteur important à prendre en compte. Les gouvernements occidentaux ont souvent du mal à équilibrer leur politique de tolérance zéro envers l’extrémisme avec la nécessité de protéger les droits des minorités et de promouvoir la liberté d’expression.
En conclusion, l’existence des deux rapports sur les Frères musulmans soulève des questions importantes sur la politique de tolérance zéro envers l’extrémisme que les gouvernements occidentaux prétendent mener. Il est essentiel que les gouvernements européens et nord-américains prennent des mesures pour mieux comprendre les activités des organisations islamistes, et pour mettre en place des politiques efficaces pour prévenir la propagation de l’extrémisme. Cela nécessite une approche nuancée et multifacette, qui prenne en compte les complexités de la question et les droits des minorités.