Les créatrices de contenu face aux campagnes de haine : l’UMICC lance l’initiative Safe Place pour les protéger
Les réseaux sociaux, censés être des outils de liberté d’expression et de créativité, sont devenus un terrain de chasse pour les harceleurs et les cyber-violenteurs. Les femmes, en particulier celles qui travaillent dans le domaine de la création de contenu, sont les principales cibles de ces attaques. Selon l’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu (UMICC), 78% des personnes travaillant dans ce domaine sont des femmes, et elles sont bien plus souvent victimes de campagnes de haine et de cyberviolences que leurs homologues masculins.
C’est dans ce contexte que l’UMICC a décidé de lancer l’initiative Safe Place, un espace d’écoute et d’accompagnement pour les créatrices de contenu cyberharcelées. Cette initiative est le résultat d’un constat alarmant : les réseaux sociaux ne font pas suffisamment pour protéger les femmes de ces attaques, et les forces de l’ordre et le système judiciaire ne sont pas toujours équipés pour traiter ces affaires de manière efficace.
Des chiffres alarmants
Les chiffres sont éloquents. Selon l’UMICC, 40 000 menaces de mort et de viol ont été recensées en ligne en 2016. Marion Seclin, créatrice de contenu et victime de harcèlement, a elle-même reçu plus de 40 000 messages menaçants et sexistes après avoir publié une vidéo sur le harcèlement de rue. Les réseaux sociaux ont alors servi de vecteur à ces attaques, permettant aux harceleurs de se cacher derrière leur écran pour lancer leurs insultes et menaces.
Un manque de connaissance du métier et des violences sexistes
L’un des problèmes majeurs est le manque de connaissance du métier de création de contenu et des violences sexistes en ligne de la part des forces de l’ordre et du système judiciaire. Lorsque les créatrices de contenu se rendent au commissariat pour dénoncer les faits, 80% des plaintes sont classées sans suite. Les créatrices se sentent souvent seules et impuissantes face à ces attaques, et le coût d’une procédure judiciaire peut être prohibitif.
Safe Place, un espace d’écoute et d’accompagnement
C’est pour pallier ces carences que l’UMICC a créé Safe Place. Cet espace d’écoute et d’accompagnement offre aux créatrices de contenu cyberharcelées un lieu où elles peuvent partager leurs expériences et recevoir des conseils et un soutien. Les professionnelles qui travaillent avec Safe Place sont formées pour comprendre les spécificités du métier de création de contenu et les rouages d’internet, ce qui leur permet de proposer des solutions adaptées aux besoins des créatrices.
Un accompagnement pour poursuivre leur carrière
L’initiative Safe Place entend également encourager les créatrices à poursuivre leur carrière et mener à bien leurs projets entrepreneuriaux. Les attaques en ligne peuvent en effet avoir des conséquences dévastatrices sur la confiance en soi et la crédibilité des créatrices. Les coachings et l’accompagnement dédié proposés par Safe Place visent à aider les créatrices à se reconstruire et à retrouver leur place en ligne.
Un problème qui dépasse les créatrices de contenu
Les attaques en ligne ne sont pas réservées aux seules créatrices de contenu. Selon le Conseil de l’Europe, 58% des femmes ont déjà été victimes de violence sur internet, et 46% d’entre elles considèren