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ANALYSE – Le monde des actifs numériques pourrait connaître une révolution majeure avec l’entrée en vigueur de la réglementation MiCA, qui favorisera l’utilisation de ces actifs adossés à la monnaie européenne.
Parmi les cryptoactifs, les stablecoins occupent une place particulière et jouent un rôle essentiel. Contrairement au bitcoin ou à l’ether, dont les prix varient en fonction de l’offre et la demande, un stablecoin est un actif numérique adossé à une monnaie officielle (dollar, euro, livre sterling, etc.) et donc échangeable à tout moment contre cette monnaie. Leur principal avantage ? Bénéficier des avantages de la technologie blockchain (plus rapide, moins coûteuse) et pouvoir transférer de la valeur de pair à pair sans être affecté par la forte volatilité des cryptomonnaies. C’est pourquoi on les surnomme les « jetons stables ».
À l’origine, le flux de stablecoins a connu une croissance grâce au marché des cryptomonnaies. « Les détenteurs de cryptomonnaies les échangent rarement directement contre une autre cryptomonnaie. Dans 90 % des cas, ils passent par un stablecoin pour que la liquidité des volumes soit maximum », explique Jean-Marc Stenger, PDG de Société Générale-Forge. Cette filiale de la banque française a lancé en avril 2023 un stablecoin en euros, l’EUR CoinVertible (EurCV), sur la blockchain Ethereum, initialement réservé à ses seuls clients institutionnels dans le cadre de règlement-livraison de titres financiers numériques. Cependant, son utilisation commence à s’élargir et pourrait s’accélérer grâce à la réglementation européenne.
Depuis le 30 juin, les émetteurs de stablecoins sont soumis à de nouvelles règles dans le cadre de l’entrée en vigueur partielle du règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets), la première réglementation européenne concernant les cryptoactifs. À ce jour, seuls deux stablecoins en euros ont été approuvés : l’EurCV de Société Générale-Forge et l’EURC de la société américaine Circle, déjà émettrice du stablecoin en dollars USDC qui pèse plus de 35 milliards de dollars. « MiCA marque la reconnaissance officielle que les technologies derrière cette monnaie électronique légale font désormais partie du système financier européen », se réjouit Jeremy Allaire, le PDG de Circle.
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