La macroéconomie, la politique monétaire, les phénomènes de marché: chaque semaine, Le Lesoir Patrimoine et Bourse offre un éclairage apporté par un professionnel de la finance.
La Société Générale Corporate & Investment Banking (SG CIB) a dressé un constat critique du premier trimestre boursier en Europe, qui s’avère être très positif malgré une économie « atone ».
Les actions continuent de grimper, mais les anticipations bénéficiaires ne suivent pas.
« Le cycle des profits des entreprises européennes continue de plonger en territoire négatif », soulignent les spécialistes: depuis novembre, l’anticipation moyenne de croissance des bénéfices en 2024 est passée de 7% à 4%. En effet, compte tenu des perspectives d’inflation, les revenus devraient rester sous pression, tandis que les marges pourraient être affectées par l’augmentation des salaires.
En résumé, la hausse des Bourses européennes ne repose pas sur une amélioration des anticipations bénéficiaires: « depuis juin 2023, 100% de la performance du Stoxx 600 provient de l’expansion du ratio cours sur bénéfices », le fameux PER. Cela signifie que les investisseurs sont prêts à payer une valeur plus cher avec des perspectives de profit similaires.
Une hausse qui concerne essentiellement quelques valeurs
Un autre constat est que « le récent rebond a été principalement porté par les méga-capitalisations », ce qui entraîne un risque de concentration accru: les dix premières composantes du Stoxx 600, dont les Granolas, représentent 20,5% de sa capitalisation totale. En outre, sept valeurs expliquent à elles seules plus d’un tiers de la hausse de 33% enregistrée par le Stoxx 600 depuis janvier 2020.
« Il y a un problème croissant en ce qui concerne les indices nationaux, car plusieurs d’entre eux approchent les limites de l’indice », souligne la SG CIB. Il convient également de rester vigilant aux États-Unis: la persistance de l’inflation pourrait retarder les baisses des taux courts attendues de la Fed. Il convient également de se méfier de l’élection présidentielle de novembre: « les élections américaines ne sont pas sans risque pour l’Europe », conclut la SG CIB.
En fin de compte, malgré le bilan positif du premier trimestre, il est important pour les investisseurs de rester attentifs à ces différents éléments pour anticiper au mieux l’évolution des marchés financiers. Rester informé et bien conseillé par des professionnels tels que ceux de la SG CIB est essentiel pour prendre des décisions éclairées en matière d’investissement.
