REPORTAGE – Un segment de l’électorat afro-américain, courtisé par Donald Trump et déçu par le bilan économique de la présidence Biden, menace de se détourner du Parti démocrate.
Envoyé spécial à Atlanta (Géorgie)
« Il me fait honneur de vous présenter mon amie, la future présidente des États-Unis d’Amérique : Kamala Harris. » À douze jours de l’élection présidentielle, le Parti démocrate déploie ses derniers efforts pour reprendre l’avantage, alors que sa campagne semble perdre de son élan. Jeudi soir, pour la première fois depuis sa nomination lors de la convention, la vice-présidente a partagé la scène avec Barack Obama devant plus de 20 000 personnes réunies dans un stade de football américain en banlieue d’Atlanta (Géorgie).
Le chanteur Bruce Springsteen, les acteurs afro-américains Samuel Jackson et Tyler Perry, ainsi que le réalisateur Spike Lee étaient présents. Samedi, c’est Michelle Obama qui utilisera sa popularité pour soutenir Kamala Harris lors d’un meeting dans le Michigan, un autre champ de bataille où les deux candidats sont au coude-à-coude.
Le rassemblement d’Atlanta, capitale du mouvement des droits civiques dans les années 60, était crucial pour la campagne démocrate, qui mise sur le vote des minorités pour l’emporter face à Donald Trump. La présence de Barack Obama aux côtés de Kamala Harris était un symbole fort, rappelant l’époque où il avait fait de l’espoir et du changement les piliers de sa campagne.
Cependant, malgré ces soutiens de poids, des voix discordantes se sont fait entendre parmi les électeurs afro-américains présents. Nombre d’entre eux se disent déçus par le bilan économique de la présidence Biden, regrettant le manque d’initiatives concrètes en faveur des communautés noires. Certains évoquent même la possibilité de se tourner vers le camp républicain, séduits par les promesses de Donald Trump en matière d’emplois et d’investissements.
Cette fracture au sein de l’électorat afro-américain pourrait bien être le talon d’Achille du Parti démocrate dans cette élection cruciale. Alors que chaque voix compte et que la mobilisation de toutes les minorités est essentielle, les démocrates doivent redoubler d’efforts pour convaincre les électeurs déçus de rester fidèles à leur camp.
À ce stade crucial de la campagne, où chaque parole, chaque geste peut faire la différence, la vice-présidente Kamala Harris et son équipe redoublent d’efforts pour séduire cet électorat indécis. Des mesures concrètes en faveur des communautés noires, des engagements fermes en matière d’égalité économique et sociale sont au cœur de leur discours.
Reste à savoir si ces promesses seront suffisantes pour convaincre les électeurs afro-américains déçus de l’action démocrate jusqu’à présent. Alors que l’échéance électorale se rapproche à grands pas, le temps presse pour Kamala Harris et le Parti démocrate. Une chose est certaine : rien n’est joué, et chaque voix comptera dans cette élection qui s’annonce comme l’une des plus serrées de l’histoire des États-Unis.