Le cognac français est actuellement au cœur d’une crise commerciale impactant fortement le marché des spiritueux en raison des mesures prises par la Chine. En réaction à la taxation des véhicules électriques chinois imposée par l’Union Européenne, Pékin a répliqué en imposant d’importantes taxes douanières sur les brandies européens, en particulier le cognac. Cette décision risque fortement d’affecter la renommée et la valeur du cognac français sur le marché international.
La situation rappelle les tensions commerciales entre l’Australie et la Chine à la fin des années 2010, où Pékin avait imposé des droits de douane excessifs sur les vins australiens, entraînant des conséquences désastreuses pour les viticulteurs du pays. La filière du cognac redoute donc un scénario similaire, avec la perte de son marché chinois suite à ces mesures restrictives.
La Chine est en effet un marché clé pour le cognac, représentant le deuxième débouché en volume et le premier en valeur pour cette boisson spiritueuse. Un grand nombre de bouteilles haut de gamme sont exportées vers la Chine, ce qui confère une part importante dans les ventes totales du cognac.
Le président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) s’inquiète de cette situation, reconnaissant la dépendance de la filière à des événements géopolitiques extérieurs. La production annuelle de cognac, majoritairement destinée à l’exportation, est un héritage historique datant de près de 300 ans, avec des négociants ayant permis son rayonnement international grâce à la Charente.
Le cognac, bénéficiant d’une appellation d’origine contrôlée (AOC), est issu de vignes de cépages blancs cultivées sur 88 000 hectares et vendu par plus de 250 maisons de négoce. La filière du cognac est composée principalement de PME, employant plus de 70 000 personnes. La production de cognac implique une double distillation du vin, suivi d’un vieillissement en fûts de chêne pour acquérir des arômes et couleurs spécifiques, donnant naissance à différents types de cognac selon la durée de vieillissement.
La Chine étant un marché majeur pour le cognac, essentiel pour les marques de luxe et les spiritueux cotés en bourse, ces acteurs tels que Rémy Cointreau, Pernod Ricard, Campari et LVMH sont directement impactés par les mesures restrictives prises par Pékin. Pour ces entreprises, la Chine représente une part significative des ventes de cognac, et toute chute de la demande dans ce pays pourrait avoir des répercussions importantes sur leurs activités.
Face à cette situation complexe, les perspectives du marché mondial des spiritueux demeurent incertaines, mais des analystes estiment que le cognac pourrait connaître une croissance plus forte que les autres spiritueux. Une normalisation des relations commerciales et une reprise de la demande en Chine pourraient aider à stabiliser le marché et à relancer la consommation de cognac.
En Bourse, les investisseurs se doivent de rester attentifs aux évolutions de la situation et aux performances des entreprises du secteur du luxe et des spiritueux. Les marques de cognac cotées en bourse, telles que Rémy Cointreau, Pernod Ricard, Campari et LVMH, présentent des stratégies différentes pour faire face à cette crise, et leur capacité à s’adapter aux changements du marché sera déterminante pour leur succès à l’avenir.