Air Algérie : Vers l’émergence de nouvelles compagnies aériennes privées en Algérie ?
Air Algérie pourrait bientôt faire face à une concurrence accrue sur le marché aérien, si les projets en cours d’examen au ministère des Transports voient le jour. En effet, lors d’une réunion dédiée à la sécurité aérienne, qui s’est tenue le 2 novembre au nouveau siège d’Air Algérie à Bab Ezzouar, le ministre des Transports, Mohamed El-Habib Zahana, a annoncé que trois initiatives de création de compagnies aériennes privées étaient à l’étude.
M. Zahana a souligné que ces projets étaient portés par des Algériens issus d’autres secteurs, sans toutefois communiquer sur les identités des entrepreneurs impliqués. Il a aussi mis en lumière les obstacles auxquels ces projets font face, notamment le besoin d’un soutien financier et l’existence de dossiers incomplets. « Nous travaillons sans relâche pour accompagner ces opérateurs afin qu’ils complètent leurs dossiers et concrétisent leurs projets », a-t-il déclaré, tout en précisant qu’aucun calendrier précis n’était encore établi pour leur réalisation.
Cette annonce arrive après un tournant significatif dans le secteur du transport maritime en Algérie, avec l’entrée en service de Nouris Elbahr, qui a effectué sa première traversée entre Marseille et Alger le 1er novembre. La question se pose donc de savoir si le secteur aérien va enfin bénéficier d’une nouvelle dynamique avec l’afflux prévu de compagnies privées.
Il convient de rappeler que le secteur aérien algérien avait ouvert ses portes aux investisseurs privés à la fin des années 2000, mais cette transition avait été brusquement interrompue par la faillite de Khalifa Bank. Cette déroute avait emporté avec elle Khalifa Airways, mettant fin à la présence des acteurs privés dans ce domaine. Depuis la dissolution du groupe Khalifa et la condamnation de son fondateur Abdelmoumène Khalifa, le secteur aérien n’a pas réussi à se redresser.
Les différents projets de relance du gouvernement n’avaient pas abouti jusqu’ici, mais cette fois, les autorités semblent déterminées à changer la donne. Le gouvernement a classé le transport aérien comme une activité stratégique, exigeant que le capital algérien représente au moins 51 % dans ce secteur. Cependant, malgré cette réglementation, les investisseurs semblent prudents et peu enclins à se lancer dans l’aventure.
Le ministre Zahana a tenu à rassurer sur la santé financière d’Air Algérie, mentionnant que la compagnie affichait une « bonne rentabilité commerciale ». De son côté, le PDG d’Air Algérie, Hamza Benhamouda, a évoqué des projets ambitieux d’extension et de modernisation des aéroports algériens, permettant ainsi à la compagnie nationale d’élargir son réseau tant sur le plan national qu’international. Des premiers pas vers la desserte des États-Unis pourraient également se dessiner, avec l’arrivée de nouveaux appareils prévue dès juin 2025.
Il semble donc qu’Algérie se prépare à une nouvelle ère pour son secteur aérien, où la concurrence pourrait favoriser l’amélioration des services et élargir l’offre pour les voyageurs. Cependant, pour que ces projets voient le jour, il faudra surmonter les obstacles financiers et administratifs qui freinent actuellement le développement de ces initiatives. Les prochaines semaines et mois seront donc cruciaux pour observer si ces ambitions de diversifier le marché aérien algérien se concrétisent véritablement. La balle est dans le camp des entrepreneurs et des autorités.