Dès son ouverture, la Bourse de Paris a réagi de manière positive à l’élection de Donald Trump, mais elle a fini la journée dans le rouge. Selon les analystes, le retour du milliardaire à la Maison Blanche pourrait avoir un impact mitigé sur les actions françaises.
Les observateurs s’attendaient à un scrutin incertain, voire l’un des plus serrés de l’histoire américaine, mais les résultats ont tranché. Dès le matin, la tendance d’une réélection de Donald Trump se dessinait clairement. Dès l’ouverture, la Bourse de Paris s’est envolée de plus de 2%.
Ce rebond technique est en ligne avec les prévisions américaines, qui tablaient sur la victoire du candidat républicain : « Depuis un mois et demi, les marchés anticipent son élection avec le Trump trade », souligne Alexandre Baradez, analyste senior chez IG. Il est possible que le CAC 40 ait été en dessous des indices américains qui anticipaient la victoire de Trump. Une fois celle-ci confirmée, les marchés se sont détendus.
Malgré tout, la situation économique de part et d’autre de l’Atlantique n’est pas comparable. Alors que le marché américain bat des records, son homologue européen montre des signes de faiblesse. L’élection de Donald Trump devrait perturber les équilibres entre les États-Unis et l’Europe. Cependant, certains analystes voient d’un bon œil cette situation : « Il est plus probable que le CAC 40 soit tiré vers le haut par Wall Street », annonce Antoine Andreani, analyste senior chez XTB.
Selon lui, il y a des chances d’un rallye à la fin de l’année : « Toutes les conditions sont réunies. La saisonnalité est favorable et les actifs risqués, comme le Bitcoin, sont à la hausse. La seule véritable menace est une appréciation excessive du dollar, mais la tendance est encourageante. » Cependant, Alexandre Baradez reste plus prudent pour les mois à venir : « Jusqu’à la prise de fonction en janvier, cette période est pleine d’incertitudes. Je ne suis pas convaincu que ce soit positif pour les marchés européens. Aux États-Unis, le retour de Trump est tellement anticipé que je ne suis pas sûr que le potentiel de hausse soit énorme. »
Malgré ses réticences à court terme, il entrevoit plus de signes positifs à moyen terme avec le retour de Donald Trump : « D’ici un ou deux ans, je pense que le CAC 40 pourrait bien se comporter. Les Européens connaissent la politique ‘America First’, j’espère qu’ils prendront plus leurs responsabilités dans des secteurs clés comme ils l’ont fait après le Covid. »Effectivement, l’UE avait mis en place un plan de relance sans précédent, et la France avait émis des objectifs sur la souveraineté sanitaire, technologique et de défense.
La politique de Donald Trump risque d’être moins favorable à l’économie européenne, puisqu’il prévoit d’appliquer les mêmes mesures que lors de son premier mandat. Il veut notamment privilégier l’économie américaine et adopter une politique plus agressive envers ses homologues européens. Il souhaite réduire le déficit commercial avec les autres pays en instaurant des taxes douanières de 10 à 20% pour les produits entrant aux États-Unis. « Les États-Unis vont réellement concurrencer avec Trump », rappelle Antoine Andreani.