Mercredi dernier, le juge d’instruction de la huitième chambre du Pôle pénal économique et financier de Sidi M’Hamed a pris une décision qui a secoué le milieu judiciaire et douanier en Algérie. En effet, cinq anciens inspecteurs de la douane du port de Jijel ont été placés en détention provisoire dans le cadre d’une enquête pour corruption liée à l’importation de voitures.
Selon des sources locales, cette affaire a été révélée suite à des irrégularités découvertes dans les procédures douanières concernant les véhicules importés au port de Jijel. Il semblerait que certains inspecteurs aient falsifié des documents pour faciliter le dédouanement de ces véhicules, entraînant ainsi un préjudice financier pour l’État.
Parmi les personnes incriminées se trouvent des hauts gradés de la douane, tels que l’ancien chef de l’Inspection de contrôle des opérations commerciales au port de Jijel, D.Foudil, l’ancien inspecteur principal des opérations commerciales, B.Kamel, ainsi qu’un déclarant en douane, Z.Saoud. La gravité des accusations portées à leur encontre a conduit le juge à ordonner leur placement en détention provisoire.
En parallèle, l’actuel chef de l’Inspection des sections de douane du port a été placé sous contrôle judiciaire, dans l’attente des résultats de l’enquête. Tous ces individus sont soupçonnés d’avoir participé à des pratiques frauduleuses ayant affecté le dédouanement des véhicules importés au port de Jijel.
Depuis la réouverture du port de Jijel à l’importation de véhicules, de nombreuses marques étrangères sont autorisées à introduire leurs produits sur le territoire algérien. Cela a permis aux citoyens d’avoir accès à des voitures qui n’étaient pas disponibles sur le marché national depuis plusieurs années. Cependant, les retards dans la réception des véhicules et les suspicions de corruption ont jeté une ombre sur cette ouverture.
En juin 2023, une vaste affaire de corruption au sein des douanes avait déjà été révélée, impliquant plus de 30 agents et cadres. Les autorités ont alors interpellé ces individus soupçonnés d’avoir participé à des opérations de dédouanement douteuses de véhicules importés, incluant la falsification de factures et l’évasion fiscale.
Cette affaire a également suscité des débats houleux au Parlement, où plusieurs députés ont critiqué le ministre de l’Industrie pour son inaction face à cette situation. Ils ont souligné le manque de progrès significatifs dans le dossier des voitures importées, ce qui a accru la frustration parmi les citoyens.
Face à ces scandales récurrents, les autorités songent à mettre en place des réformes pour renforcer la transparence des procédures douanières. Il est primordial de restaurer la confiance des citoyens en améliorant les systèmes de contrôle afin de prévenir de futurs abus. La révision des procédures douanières est désormais nécessaire pour assurer une importation équitable des biens et rétablir la confiance de la population envers les institutions.