ENQUÊTE – La querelle s’intensifie au Ballet de l’Opéra de Paris. Les représentants du ballet ont récemment proposé d’éliminer un événement emblématique de la carrière des danseurs, unique à la compagnie parisienne. Une étape contestée depuis longtemps.
Les murmures et les tensions se font sentir dans les coulisses du Ballet de l’Opéra de Paris. La cause de tout cela ? La suppression du concours de promotion interne des danseurs du ballet, un événement annuel où chaque danseur de la compagnie souhaitant accéder à un grade supérieur dans la hiérarchie du corps de ballet doit exécuter une variation imposée classique et une variation de son choix. Une promotion signifie un salaire amélioré et l’accès à des rôles solistes, à partir de la classe des premiers danseurs. Les représentants du ballet ont interpellé la direction pour demander la disparition complète du concours.
Remettre en question les traditions est une tendance à la mode ces jours-ci. Cette revendication ne vient pas des jeunes danseurs pleins d’enthousiasme, mais de ceux qui cheminent depuis un certain temps au sein de la compagnie. Dans le même esprit, certains danseurs ont refusé de participer au dernier défilé du corps de ballet, affirmant le trouver rétrograde, martial et trop hiérarchique. Ou encore que ces quelques pas sur scène n’avaient plus de sens pour eux.
La suppression du concours de promotion interne est vue par certains comme une rupture nécessaire avec un système jugé obsolète. Selon les délégués du ballet, cet événement était devenu source de stress et de compétition malsaine entre les danseurs, nuisant à l’harmonie au sein de la compagnie.
D’un autre côté, certains danseurs plus traditionnels voient cette proposition comme une attaque directe contre une tradition bien ancrée dans l’histoire du Ballet de l’Opéra de Paris. Pour eux, le concours de promotion interne est non seulement un moment de reconnaissance du talent des danseurs, mais aussi un passage obligé pour la hiérarchie et la discipline au sein de la compagnie.
La question est maintenant entre les mains de la direction de l’Opéra de Paris, qui devra décider du sort de ce concours emblématique. Quelle que soit la décision finale, une chose est sûre : le débat autour de cette question divisera longtemps encore les passionnés de ballet.