ANALYSE – Le président a été accusé d’avoir recours à des méthodes fortes pour mener à bien la réforme électorale, provoquant ainsi des violences, tandis que son ancienne adversaire cherche à adopter une approche plus apaisante, rompant ainsi avec la stratégie historique de son parti.
Il est des signes qui ne trompent pas. Marine Le Pen semblait tendue ce jeudi 3 octobre à l’Assemblée nationale lorsqu’elle rencontrait Sonia Backès. L’ancienne secrétaire d’État à la Citoyenneté d’Emmanuel Macron, une figure de la droite loyale de Nouvelle-Calédonie, a abordé les émeutes, les 13 morts, l’urgence de la reconstruction, la crise sociale à venir et la relation complexe avec les indépendantistes kanaks. La discussion s’est envenimée lorsque Backès a défendu l’une de ses idées principales auprès de l’ancienne candidate à la présidentielle : le renforcement des compétences des trois provinces de l’archipel. Un projet que Marine Le Pen rejette, assimilant cela, tout comme les indépendantistes et leurs opposants modérés, à une forme de « partition » de ce territoire extrêmement divisé.
La cheffe des députés RN affirme n’avoir qu’un objectif pour la Nouvelle-Calédonie : l' »unité », afin d’éviter un scénario de « communauté contre communauté ». Une stratégie qui contraste fortement avec la méthode forte employée par le président pour mener à bien la réforme électorale, une réforme qui a suscité des violences et des tensions dans l’archipel.
Les récents événements en Nouvelle-Calédonie ont mis en lumière les divisions profondes qui traversent la société calédonienne. Alors que Macron a été critiqué pour son approche autoritaire, Marine Le Pen tente de se positionner comme une voix de réconciliation et de dialogue. Une stratégie qui vise à renforcer son image de rassembleuse et à se démarquer de son rival politique.
L’avenir de la Nouvelle-Calédonie s’annonce incertain, avec de nombreux défis à relever. La crise sociale en cours, les difficultés de reconstruction et les tensions entre les différentes communautés de l’archipel font peser une lourde responsabilité sur les épaules des dirigeants politiques. Marine Le Pen semble prête à jouer un rôle de médiatrice dans ce contexte mouvementé, tandis que Macron doit trouver un équilibre entre fermeté et dialogue pour apaiser les tensions et garantir l’unité de la Nouvelle-Calédonie.