En 2020, l’Algérie a été prise de court par la décision controversée de l’administration Trump, qui a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Ce choix a été perçu par de nombreux Algériens comme une trahison des principes de droit international et a engendré une réaction vive de la part des autorités algériennes, qui ont rapidement dénoncé cette initiative comme contraire aux résolutions établies par l’ONU. L’Algérie a exprimé son indignation face à cette approche unilatérale, rappelant que le Sahara occidental est un territoire en litige, en attente d’une décision de la communauté internationale.
Les relations entre Washington et Alger ont connu des hauts et des bas au fil des décennies. Elles ont commencé à se renforcer significativement après les attentats du 11 septembre 2001, lorsque l’Algérie a exprimé son soutien aux États-Unis dans leur lutte contre le terrorisme. À cette époque, le président algérien de l’époque, Abdelaziz Bouteflika, a effectué plusieurs visites à la Maison-Blanche, marquant le début d’un rapprochement diplomatique. Cette dynamique a permis une coopération accrue dans des domaines tels que la sécurité, la lutte anti-terroriste et même le commerce.
L’Algérie a également joué un rôle actif dans la résolution des conflits en Afrique du Nord, cherchant à promouvoir la stabilité régionale. En 2005, des avancées ont été réalisées avec la libération des derniers prisonniers de guerre marocains détenus par le Front Polisario, ce qui a temporairement apaisé les tensions entre le Maroc et l’Algérie. Cependant, les relations n’ont jamais été totalement apaisées, le conflit du Sahara occidental restant une source de discorde majeure.
Dans la continuité de ces interactions, en 2006, le cadre de coopération économique entre les deux pays a été renforcé. Les États-Unis ont même établi des programmes d’assistance technique pour soutenir les réformes économiques algériennes, soulignant l’intérêt croissant des entreprises américaines pour le marché algérien. Les investissements américains en Algérie, principalement dans le secteur pétrolier, ont atteint plusieurs milliards de dollars, témoignant d’un intérêt durable pour cette économie riche en ressources.
Le climat politique a cependant évolué, et l’élection de Barack Obama en 2008 a représenté une nouvelle opportunité pour les relations bilatérales. Le président Bouteflika a manifesté son souhait de renforcer la coopération, tant sur le plan militaire qu’économique. En effet, l’Algérie a accueilli plusieurs visites de hauts responsables militaires américains, marquant ainsi une volonté d’intensifier les échanges dans le domaine de la sécurité.
Malgré ces développements encourageants, le renoncement par les États-Unis à soutenir les revendications algériennes concernant le Sahara occidental en faveur du Maroc a déstabilisé les relations bilatérales. Ce tournant est particulièrement significatif dans le contexte régional, où l’Algérie se positionne comme un acteur clé dans la lutte pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
En 2024, le président Joe Biden a nommé Joshua Harris comme nouvel ambassadeur des États-Unis en Algérie, marquant ainsi un nouveau chapitre dans la diplomatie américaine vis-à-vis du pays. Les dirigeants algériens ont réalisé plusieurs visites aux États-Unis au cours des dernières décennies, consolident les liens entre les deux nations, mais l’écart entre la réalité géopolitique et les aspirations algériennes persiste.
Alors que l’Algérie continue de revendiquer son rôle de médiateur et d’acteur de stabilité en Afrique du Nord, le soutien américain au Maroc dans le conflit du Sahara occidental reste un point de friction. Cette décision a ravivé les sentiments nationalistes en Algérie, renforçant l’idée que le pays doit se battre pour ses intérêts sur la scène internationale.
Ainsi, l’avenir des relations algéro-américaines, bien qu’encore prometteur sur plusieurs fronts, est inextricablement lié à la résolution de ce conflit. Le chemin vers une coopération authentique et mutuellement bénéfique nécessitera une attention particulière aux préoccupations d’Alger, surtout en ce qui concerne la question du Sahara occidental. L’issue de cette situation enchevêtrée dépendra de la volonté des deux parties à trouver un terrain d’entente tout en respectant le droit international et les résolutions des Nations Unies.