L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) envisage de restreindre la vente des principaux traitements contre le rhume en raison de graves effets secondaires. Cette décision fait écho aux recommandations des principales sociétés savantes françaises qui s’opposent à l’utilisation de ces médicaments.
La molécule pseudoéphédrine présente dans ces traitements, tels que Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume et Rhinadvil Rhume, peut causer des AVC et des infarctus. Malgré leur disponibilité sans ordonnance, ces médicaments font l’objet de nombreuses critiques depuis des années en raison de leurs effets secondaires dangereux.
En 2023, l’ANSM avait déjà déconseillé l’utilisation de ces traitements, entraînant une baisse des ventes. Cependant, ces dernières ont de nouveau augmenté récemment, ce qui préoccupe l’agence face à l’approche de l’hiver et des maladies qui l’accompagnent.
Les autorités sanitaires françaises se trouvent limitées par la réglementation européenne qui nécessite l’avis de l’Agence européenne du médicament (EMA) pour retirer une autorisation de mise sur le marché. Bien que les effets secondaires graves de ces traitements soient rares, les autorités françaises estiment que le risque est inacceptable au regard des maigres bénéfices qu’ils procurent dans le traitement du rhume.
Cette décision risque néanmoins de mécontenter les pharmaciens qui estiment que cela limite leur capacité à proposer des alternatives à leurs clients. Dans un contexte où il est parfois difficile d’accéder à un médecin, cette restriction risque de compliquer la prise en charge des patients enrhumés.
Certains observateurs estiment que les autorités sanitaires ont tardé à réagir et auraient dû retirer ces médicaments du marché plus tôt pour protéger les patients. Cette situation met en lumière les discordances entre les autorités françaises et européennes concernant la régulation de certains traitements, notamment ceux destinés aux maladies bénignes telles que le rhume.
En somme, la décision de l’ANSM de restreindre la vente de ces traitements anti-rhume met en lumière les enjeux de la régulation des médicaments en France et en Europe, révélant les tensions entre les autorités sanitaires et les professionnels de santé concernant la prise en charge des patients.