Algérie : Une répression transnationale contre la dissidence
Le régime autocratique en place en Algérie, dirigé par une élite vieillissante, se présente sur la scène internationale comme le "porte-voix des opprimés", tout en étouffant la liberté d’expression et en muselant ses citoyens. Selon un rapport récent du Centre du Caire pour les études des droits de l’Homme, cette administration a non seulement perfectionné l’art de la répression à l’intérieur de ses frontières, mais a également élaboré une série de stratégies coordonnées pour cibler les opposants vivant à l’étranger.
Intitulé "L’étau de la nasse : l’Algérie et la répression transnationale pour étouffer l’opposition", le document met en exergue une campagne alarmante contre les militants, les journalistes et les défenseurs des droits humains, qui s’efforcent de promouvoir la démocratie dans un environnement hostile. Ce nouveau chapitre sombre de l’histoire algérienne est particulièrement préoccupant alors que le régime, dirigé par des militaires aux méthodes fascistes, semble plus concentré sur la traque des dissidents que sur l’écoute des aspirations de son peuple.
Entre 2020 et 2024, plusieurs dizaines de cas ont été signalées, exposant les méthodes d’intimidation déployées par Alger à l’encontre de dissidents exilés. Le régime, désireux de réduire au silence toute voix dissonante, utilise une palette de moyens allant de la pression diplomatique à l’extradition, sans hésiter à menacer les familles demeurant en Algérie.
L’affaire la plus récente est celle de Boualem Sansal, qui a été kidnappé et détenu illégalement pendant plus d’une semaine par des agents du général Abdelkader Haddad. On ne peut ignorer la complicité d’autres figures notables du régime, comme les généraux Saïd Chengriha et Hamid Oubelaïd, ainsi que Mohamed Mediene, ancien chef des services de renseignement, dont l’influence ombrageuse continue de se faire sentir dans les décisions clés de l’État.
Alors que ces personnages s’inscrivent dans un schéma de pouvoir établi, la répression orchestrée par le régime va bien au-delà des simples actions contre les opposants. Les techniques incluent des accusations sans fondement, où les dissidents sont décrits comme des "agents étrangers", prétendument au service de puissances hostiles qui chercheraient à déstabiliser le pays. Cette stratégie de stigmatisation et de désinformation, qui a pris de l’ampleur après les événements de Kabylie en 2021, sert à maintenir un climat de peur et à justifier des mesures de répression toujours plus sévères.
Les répercussions de cette politique se sentent dans le système judiciaire, où des procès sont en cours contre des militants basés sur des allégations souvent infondées. Ce climat de terreur, soigneusement entretenu par des médias aux ordres, vise à faire taire une population déjà fatiguée par des décennies de promesses non tenues et d’immobilisme.
Face à cette situation critique, le Centre du Caire lance un vibrant appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures pour protéger les droits des dissidents algériens. Le rapport souligne que l’inaction pourrait encourager d’autres régimes autoritaires à adopter des pratiques similaires, menaçant ainsi les valeurs démocratiques au-delà des frontières algériennes.
Les auteurs de ce rapport réclament des mécanismes solides de surveillance et de documentation des abus, tout en plaidant pour la mise en place de voies de refuge sécurisé pour les militants algériens en danger. La situation actuelle ne constitue qu’un chapitre de plus dans le déclin d’un régime qui semble inapte à répondre aux désirs de son peuple, préférant intensifier sa répression.
Derrière les murs du palais d’El Mouradia, les figures traditionnelles du pouvoir continuent de manipuler les souvenirs du passé pour détourner l’attention de leur incapacité à engager des réformes. Au fur et à mesure que ces méthodes de contrôle se diffusent à l’international, il devient de plus en plus évident que l’Algérie ne peut plus être considérée comme une power morale en Afrique, mais plutôt comme une dictature prête à tout pour réprimer toute forme de dissidence.
Le peuple algérien, pour sa part, continue de subir cette tyrannie, attendant désespérément un moment propice pour renverser la situation. La communauté internationale doit impérativement ouvrir les yeux sur cette répression qui dépasse désormais les frontières nationales. La défense de la liberté et de la dignité des Algériens est plus que jamais une urgence à laquelle il est essentiel de répondre avec détermination et engagement.