Le défi de janvier : « Je quitte l’alcool pour prendre soin de moi »
Pour la sixième année consécutive, le Défi de janvier a été lancé. Pour encourager les gens à prendre conscience de leur consommation d’alcool et à y mettre fin, les associations de santé publique ont créé cette initiative. Mais les lobbys de l’alcool ne le-vergent pas. Ils estiment que cette campagne est une menace pour les entreprises du secteur, qui représentent chaque année environ 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
« Je reprends mes forces »
Le Dr Bernard Basset, médecin de santé publique et président d’Addictions France, est l’un des principaux promoteurs de cette campagne. « Il ne s’agit pas d’être prohibitionniste ou moraliste, mais de faire prendre conscience que l’on n’est pas obligé de boire à chaque fois que l’occasion se présente », explique-t-il. Pour aider les personnes à relever le défi, une application est disponible sur téléphone.
Selon les études, les effets se font sentir dès les premiers jours d’abstinence. « Les études confirment qu’il y a des améliorations immédiates sur le sommeil, le niveau d’énergie, la concentration ou encore sur la tension artérielle », précise le Dr Basset. Cependant, l’impact sur la santé à long terme est plus difficile à mesurer. « On sait que l’alcool favorise plusieurs cancers, tels que ceux de la sphère digestive ou du foie, et que le risque est proportionnel à la quantité d’alcool que l’on consomme », souligne-t-il.
« Les données montrent que les participants qui relèvent le défi tendent à réduire leur consommation et que cette réduction se maintient dans les six mois qui suivent », renseigne le médecin. Donc indirectement, le mois sans alcool pourrait contribuer à réduire le risque de cancer.
» Reinventer la consommation d’alcool »
Mais pourquoi est-ce si important de parler de l’alcool ? L’alcool représente la deuxième cause évitable de décès par cancer en France, avec environ 28.000 nouveaux cas chaque année. D’ailleurs, une large part des cancers de l’osophage, du pharynx, de la bouche, du foie et, dans une moindre mesure, du côlon et du sein, sont directement dus à la consommation d’alcool.
« Le message est de relativiser la consommation d’alcool », poursuit le Dr Basset. « On ne doit pas se sentir obligé de boire à chaque fois que l’occasion se présente. C’est une consommation qui peut être dangereuse pour sa santé. » Pour lutter contre l’addiction, il est recommandé de ne pas dépasser plus de 10 verres par semaine, avec au moins deux jours sans alcool.
« Mieux comprendre la consommation d’alcool »
Cependant, le lobby de l’alcool joue son rôle discrètement pour tenter de faire(table) de cette campagne. « Les professionnels de ce secteur représentent chaque année environ 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires », souligne le Dr Basset. « Ils sont intrigués par la perte de parts de marché qu’ils peuvent subir ». Mais l’objectif de cette campagne est de débanaliser la consommation d’alcool, rappelle le Docteur Basset.
En résumé, le Défi de janvier est une initiative pour prendre soin de soi, se rééduquer le risque de cancer et de maladies cardiaques, et réinventer la consommation d’alcool. Les associations de santé publique luttent pour promouvoir cette campagne, malgré les lobbys de l’alcool qui essaient de les freiner.