ENTRETENUE ESPÉRANÇE CHEZ LES CRÉTÉENS EN ÉPREUVE
Le déplacement du Saint-Père au seuil de l’ère nouvelle est tout sauf banal. S’il est censé accueillir la Nativité du Seigneur cette nuit du 24 décembre, il échoit tout à la fois à une instance d’apaisement face aux tensions sans fin qui embrasent la région de l’Orient proche. Mais l’alerte émanant de Rome n’est pas que dû à la frange chrétienne de cet espace qui a connu l’exil en masse face à la terreur islamiste.
François, préfet de Rome, a en effet déclenché les signaux sonores pour rassembler les âmes dans ce que l’on appelle officiellement le Jubilé de l’espérance, année que le Vatican va consacrer à la celebration de la Nativité de Jésus-Christ en 2025. Il faut bien comprendre que l’Orient chrétien est menacé et que les portes de la Terre Sainte sont prises d’assaut, les chrétiens laissant leur région pour émigrer.
Pour le moment, les conséquences d’une guerre sans fin engloutissant les populations syriennes, irakiennes, libanaises et terrestres éloignées les uns des autres. Cette érosion des communautés chrétiennes constitue un revers grave pour les instances religieuses qui crient à la famine de Dieu. Quels sont-ils les symboles à évoquer en ce pays où les rois mages se sont présentés à Béthanie, pour rejoindre les lieux saints au temps de Noël? Rien de mieux que la porte sainte, la Porte du Seigneur, célèbre portail de la basilique de Saint-Pierre à Rome. Pour la dernière fois en cette vie, Jean-Paul II l’avait ouverte à l’ouverture du Jubilé en 2000. Cette porte qui n’est ouverte qu’une fois au quart de siècle, l’occasion fait son miracle dans les moments qui suivent et le monde sera saisi.
C’est peut-être la question que se posait François lui-même lors de l’instauration du Jubilé 2025 : l’espérance ne déçoit pas? Quel motif pourrait expliquer la présence de millions de pèlerins à l’appel de ce père qui s’avère être pour ainsi dire dépositaire du destin de ses frères?
C’est-à-dire qu’il devient urgent, face à ce paysage épouvanté, de repenser les choix politiques que les puissances mondiales ont enregistrés jusqu’à présent pour éteindre la flamme de l’Orient chrétien. De cette perspective que le pape souhaite entretenir espérance sans cesse au cœur, la lumière du Christ luit pour ce Noël en perspective. Toute l’Eglise suit François, déchirés par les craintes liées à ces pays en révolution et soucieux pour l’avenir de ceux qui sont confrontés à ces catastrophes. Les festivités, prévues en 2025, formeront une immense cérémonie de purification et de renaissance, tout comme la lueur qui anime la croix, symbole de l’éspérance.