Tensions Politiques Éprouvées lors des Commémorations du 50e Anniversaire de la Mort de Francisco Franco
Madrid, Espagne – Dans l’ombre du chef-d’œuvre de Pablo Picasso, Guernica, qui condamne les exactions du régime franquiste, le gouvernement espagnol est prêt à lancer un programme de cent événements pour célébrer le 50e anniversaire de la mort de Francisco Franco, le dictateur qui a régné sur l’Espagne pendant plus de trois décennies. Cette décision a divisé l’opinion, suscitant des débats intenses parmi les responsables politiques et les universitaires.
Pedro Sanchez, le président du gouvernement espagnol, s’est impliqué personnellement dans l’organisation de ces commémorations, présentées sous le titre « L’Espagne en liberté », qui débute mercredi à Madrid. Cette démarche est considérée comme une rupture avec la traditionnelle façon de célébrer la mort de Franco, qui avait coutume d’être évoquée de manière sombre et réservée.
L’opposition politiques accuse le gouvernement de vouloir détourner l’attention du public en organisant ces commémorations, plutôt que de s’atteler à la tâche plus importante de déconstruire le régime franquiste et ses vestiges. Le Parti populaire (PP) et l’extrême droite (Vox) refusent même de prendre part à ces événements, estimant que cela vaut mieux pour les intérêts de l’Espagne.
Selon les partisans de la célébration, cette année 1975 marque l’avènement d’une Espagne nouvelle, libre et démocratique. Pourtant, la réalité est plus complexe. La transition vers la démocratie espagnole a été marquée par la répression de l’opposition et la persistance des structures de l’ancien régime. De nombreuses familles ont perdu des membres dans les années sombres du franquisme, et l’herité de la dictature continue à peser sur la société espagnole.
Les universitaires et les historiens critiquent également l’approche simpliste et unidimensionnelle adoptée par le gouvernement pour célébrer les 50 ans de la mort de Franco. Selon eux, cette perspective risque de nier la vérité sur les exactions du régime et de son impact durable sur la société espagnole.
La question du rôle du roi d’Espagne, Felipe VI, dans ces commémorations est également l’objet de débats. Il n’a pas confirmé sa présence au premier événement, ce qui a été interprété comme un signe de mécontentement vis-à-vis de la direction que prend la célébration.
Ces tensions reflètent la division qui traverse toujours l’Espagne entre ceux qui ont accepté le pacte avec l’histoire et ceux qui cherchent à honorer la mémoire des victimes du franquisme. La question qui se pose est : est-il possible de célébrer le passé en ignorant la douleur et la souffrance qu’il a causée?
Les responsables politiques espagnols ont choisi de ne pas regarder en arrière, préférant se tourner vers l’avenir et présenter ces commémorations comme une opportunité de réconciliation nationale. Cependant, la façon dont les choses sont menées suscite inquiétudes quant à la façon dont le gouvernement compte aborder l’héritage du franquisme.
En résumé, les commémorations du 50e anniversaire de la mort de Francisco Franco soulèvent de nombreuses questions et controverses en Espagne. Tandis que certains cherchent à célébrer un tournant historique, d’autres soulignent l’importance de ne pas oublier la douleur et la souffrance qu’a causée le régime. La manière dont le gouvernement espagnol aborde cet héritage pourra-t-elle répondre aux attentes des Espagnols? Seulement le temps le dira.