Tête-à-tête au Large : Les Deux Marins Au Fil Du Temps Dans L’Ultimé du Route du Rhum
En cette jeudi où les milles maritimes se succèdent comme des minutes au fil de la journée, Charlie Dalin, équipageur de Macif, et Yoann Richomme, du Paprec-Arkéa, se tenaient au pied du rideau, bras croisés, comme des adversaires réglés à une partie d’échecs géantes. L’itinéraire parcouru en plus de 59 jours et demi de naviguation, de la baie du Sud aux Sables-d’Olonne, les avait réunis en un écran unique, avec la frontière invisible des mers. Après plus de 17 000 kilomètres et un peu moins de 19 000 milles nautiques, ces deux navigateurs savaient qu’ils seraient les témoins les plus directs du retour de la grande course au large, mais pour qui?.
Les temps de l’ultime ne sont pas comme les autres : chaque minute, chaque heure, chaque jour sont autant d’occasions de gagner ou de perdre. Après avoir suivi les trajectoires du cap Horn, le jour de Noël, Charlie Dalin, maître de l’avance depuis le 30 décembre, est-il sur le point de couronner sa victoire? Pas vraiment, selon Yoann Richomme, le dauphin en personne, qui ne renonce pas. Il surveille chaque mouvement de son concurrent, chaque change de direction, chaque choix stratégique.
Pour le équipageur du Paprec-Arkéa, la petite marge qu’il conserve fait qu’il peut difficilement élargir l’écart, car il doit compter avec la rapidité et la polyvalence de son adversaire. Il n’a pas répété son trajet, mais il est en train d’étudier chaque geste, chaque déplacement de Macif, en sachant qu’il ne lui restera que des chances fines pour récupérer l’avantage.
L’écran géant des mers Atlantique a révélé les arènes où les deux concurrents ont conduit leurs navires. La lisse et froide mer du sud, l’éternelle calme qui les a escortés jusqu’au cap Horn, la rude montée qui les a hissés jusqu’aux latitudes méridionales. Mais qui sera le premier à atteindre les Sables-d’Olonne? Ce jeudi à 15 heures, les choses semblaient très incertaines. Macif et Paprec-Arkéa formaient un carré invisible qui résonnait comme le timbre de l’urgence, car dans la course aux seconds, tout pouvait encore se décider.
Et pourtant, Charlie Dalin semblait confiant. Son avance peut sembler réduite, mais il avait gagné de l’expérience lors de cette grande aventure de l’ultime, lorsqu’il s’est rendu maître du jeu en 59 jours. Pourtant, il ne pourrait pas s’endorser dans ses oreillers, car Yoann Richomme restait en état d’alerte. Les mille pas qui restaient à faire, les deux navigateurs savent qu’il y a peu de chances qu’ils puissent les accomplir sans une course serrée et une éthologie exceptionnelle.
Lorsque les bateaux déboucheront aux Sables-d’Olonne, au bout de quatre jours, nous serons confrontés à la dernière ligne droite. Charlie Dalin a mené pendant presque trois semaines, mais Yoann Richomme a la motivation et la résistance pour garder ses espoirs de victoire vivants. Qui sera le vainqueur? Les heures suivantes nous diront si la longue navigation du Rhum aura trouvé un maître en mer.