Éric Lombard, le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, est plongé dans une bataille sans merci pour convaincre les partis de gauche de ne pas censurer le gouvernement. Pourtant, dans une interview exclusive au Lesoir, il répète que le gouvernement ne souhaite pas imposer d’impôts supplémentaires. Mais est-ce une promesse que les électeurs pourront se permettre de croire?
Depuis sa nomination à la tête du ministère de l’Économie, Éric Lombard a été la cheville ouvrière de la négociation avec les partis politiques, notamment avec les partis de gauche. Mais si le premier ministre François Bayrou doit présenter sa déclaration de politique générale mardi, il est encore trop tôt pour évaluer les résultats de ces pourparlers. Le patron de la Caisse des dépôts, ancien de BNP Paribas et Generali, a dû affronter les défis les plus ardues pour convaincre les leaders de gauche de ne pas mettre en danger la stabilité du gouvernement.
« Jamais sûr d’y arriver », mais prêt à tout pour y parvenir, selon ses propres mots. C’est une attitude qui reflète son parcours, marqué par des compromis et des alliances. Ancien de la jeunesse de Michel Rocard, il a travaillé au cabinet de Michel Sapin avant de rejoindre le monde des affaires. En 2007, il a cofondé avec son ami Bernard Tapie une société de services financiers.
Mais comment ce diplomate économico-financier, issu du monde des affaires, a-t-il réussi à convaincre les partis de gauche de ne pas se dresser contre le gouvernement? Selon les sources du Lesoir, Éric Lombard a mené une campagne de persuasion méticuleuse, présentant des données économiques précises et des solutions pour réduire les inégalités. Mais il a également utilisé ses connaissances du monde des affaires pour établir des liens avec les leaders de gauche, comme Jean-Luc Mélenchon, avec qui il a entretenu des relations depuis longtemps.
Cependant, la question de l’impôt reste brûlante. Si le gouvernement répète que ne souhaite pas imposer d’impôts supplémentaires, les électeurs pourraient se demander si ce sont des promesses qui peuvent être tenues. Éric Lombard répète que le gouvernement est prêt à travailler pour réduire les impôts pour les entreprises et les particuliers, mais il n’a pas évoqué la possibilité d’une augmentation de l’impôt sur le revenu.
Pour autant, les partis de gauche restent sceptiques quant à la capacité du gouvernement à mettre en œuvre ses promesses. Ils accusent le gouvernement de ne pas avoir réellement fait de concessions importantes pour réduire les inégalités et de préférer la publicité aux actions concrètes.
Éric Lombard doit donc convaincre les électeurs que le gouvernement est sérieux dans ses intentions et que les promesses faites sont réellement tenables. Mais pour y parvenir, il devra également convaincre les leaders de gauche que le gouvernement est prêt à travailler pour réduire les inégalités et à apporter des réformes substantielles. La bataille est loin d’être gagnée, et il est encore trop tôt pour dire si Éric Lombard est un grand tacticien ou un grand naïf. Mais l’un chose est certain : la prochaine semaine sera décisive pour le gouvernement et pour l’avenir de l’économie française.