La Libération de l’Étieur : une Réflexion Sur la Sexualité et le Pouvoir dans "Babygirl"
Quelques semaines avant le nouvel an, un film en trompe l’œil débarque dans les salles de cinéma des États-Unis : "Babygirl", un thriller érotique écrit et réalisé par Halina Reijn, une comédienne néerlandaise peu connue à l’échelle internationale. Mais c’est un autre récit qui arrive sur les lattes du public : l’un de femmes, de domination, de jouissance et de découverte.
Nicole Kidman, icône hollywoodienne des années 1990 et reine des comédies, revient sur les scènes sous les traits de Romy, une PDG de la technologie qui ne supporte pas son époux dramaturge, Antonio Banderas. Dans un acte de défi, Romy se prend de passion pour Samuel, un stagiaire adepte de la soumission et de la domination. En retour, l’amour violent et équivoque qui les unit commence à érodant les défenses de l’un et l’autre, faisant monter en gradins les révélations et les jeux de pouvoirs.
Pour les uns, "Babygirl" apparaît comme une réponse aux thrillers érotiques des années 1990, envoûtant et dangereux, à la manière des "Sept Anneaux" d’Andrzej Żuławski. Pour d’autres, ce film est le miroir réfléchi de l’époque que nous vivons, dans laquelle l’égalité entre les genres a érodé les rôles assignés et ouverts la porte à une pluralité de configurations de la relation.
Mais où situe le récit? Romy et Samuel, ses jeux de cache-cache, les châtiments, les lais, Romy à genoux, langue contre terre, faisant le repas le plus humble du jour, ou laissant courir ses pensées à livre ouvert pour le monde : cela ne montre-t-il pas que ces personnages se libèrent? Non sans un certain réel, cela devient apparent.
En faisant de sa Romy, la comédienne néerlandaise Halina Reijn créée un portrait d’une femme libre, libre d’elle-même et de son corps, malgré les peurs et les stéréotypes. Celle-ci, si on la parait de déshabillage et de dominations, démontre dans ces moments même l’exact contraire de ce que ses actionnaires lui font croire. Elle, femme de l’époque qui a trouvé la liberté.
En parallèle, il est décelable l’intention derrière le drame de ces deux personnages, Romy et Samuel : leur amour leur montre comment échapper aux conventions du sexe et aux genres, de se libérer des rôles assignés pour se mettre à jour les siens.
Nicole Kidman, si l’on songe à elle-même, semble trouver dans ces personnages son double, mais elle n’a jamais été femme libre, pour mieux dire ; car, tout comme Romy, elle, aussi, doit son succès au contrôle social qu’elle peut exercer.
Un Suivant
Qu’est-ce qu’une femme en société? Dans un monde dans lequel on crie haro sur le pouvoir des genres et les distinctions de sexe? Est-ce ce jeu de masque, la face que nous nous montrons au public? Ou c’est ce moment, ce lieu de liberté qui nous prends?
En Réaction
Les box-office sont importants, avec 21,1 millions de dollars de recettes en quarante-huit heures, alors qu’il en coûte trente-huit millions. Un succès? Les critiques semblent partager leurs sentiments, une mosaïque de positifs et négatifs.
Mais on s’approche de quelque chose de beaucoup plus profond que les appréciations, les attentes, ou les jugements des critiques de films. En l’occasion, il n’y a plus ni critiques ni éloges. Il n’y a que l’humain, que le corps et l’esprit.