DERNIÈRE ÉMISSION – Derrière la joie des retrouvailles et l’unité apparente, les clivages idéologiques entre les islamistes de Hayat Tahrir al-Cham et les autres groupes armés n’ont pas disparu de la surface de la Syrie.
Dans un petit immeuble de Deraa, Samir al-Masloumi contemple son jardin avec une certaine fierté. Les légumes et les fruits qui pousse dans la cour, à l’abri d’un oranger bourgeonnant, créent un contraste saisissant avec les ruines environnantes. Les habitants de la ville ont souvent du mal à comprendre comment les destructions ont pu aller si loin, comment les forces russes et syriennes ont pu faire ainsi de Deraa une ville en ruine.
Pour Samir, ce jardin est une touche d’espoir dans ce pays ravagé par la guerre. Il a repoussé les plantes de la campagne où il a trouvé refuge pendant la guerre, et il les entretient soigneusement chaque jour. C’est un réconfort qui lui permet de s’évader de la réalité pour un moment.
Mais derrière cette façade de paix, les clivages politiques et religieux persistent. Les islamistes de Hayat Tahrir al-Cham, les principaux groupe armé en Syrie, restent à la recherche d’une identité claire et ne se sentent pas encore à l’aise avec l’existence d’autres groupes. Les tensions sont palpables dans les quartiers de Deraa, où les habitants ont souvent peur de faire partie d’une faction ou d’une autre.
Le quartier de Manshia, où habite Samir, est un exemple flagrant de cette situation. Les immeubles de plusieurs étages qui composent ce quartier sont à peine reconnaissables, avoir été détruits par les bombes russes. Les habitants vivent dans la peur, sans savoir quoi attendre pour demain. Ils ont été soumis à une punition sans fin pour avoir osé défier le régime de Bachar al-Assad.
Les dirigeants syriens et leurs alliés ont usé de tous les moyens pour briser l’esprit des habitants de Deraa. Mais malgré la destruction et la mort, la résilience des Syriens est toujours là. Samir, lui, a pris le parti de se battre contre la destruction de son quartier en plantant des fleurs et des légumes dans son jardin.
Les habitants de Deraa ont décidé de ne pas abandonner. Malgré les obstacles et les menaces, ils continuent de se battre pour leur vie, pour leur ville et pour leur pays. C’est cette détermination qui les a fait sortir du chaos et de la destruction.
Les islamistes de Hayat Tahrir al-Cham et les autres groupes armés restent à la recherche d’une identité claire, mais les habitants de Deraa ont décidé de ne pas attendre pour créer leur propre destin. Ils se battent pour un avenir meilleur, sans attendre la fin de la guerre.