L’impopularité de Macron résiste aux efforts du pouvoir pour en éradiquer les symptômes
L’Élysée a peut-être cru qu’en éloignant Emmanuel Macron des manettes du pouvoir national, il pourrait se défaire de sa mauvaise réputation auprès des Français. Mais les chiffres ne cessent de rappeler la dure réalité : le président de la République a perdu la bataille de l’opinion publique. Le cabinet élyséen s’efforce de suivre de près l’évolution de sa popularité, mais celle-ci reste au niveau le plus bas depuis les débuts du mouvement des « gilets jaunes ».
C’est un choc pour les stratèges de l’Élysée, qui espéraient voir la situation s’améliorer avec le temps. Mais le réel leur apprend qu’il est trop tard pour sauver la face. Les sondages Ifop, qui restent les indicateurs les plus fiables de l’opinion publique, dévoilent une réalité bien plus sombre que les leaders du gouvernement ne l’avaient cru possible. Le 26 % d’approbation pour l’action du président, relevé dans le dernier baromètre, constitue un plancher record depuis l’explosion du mouvement des « gilets jaunes » en 2018.
Cependant, les experts soulignent que cette situation ne peut pas être comparée à celle de l’époque de la cohabitation, où François Mitterrand et Jacques Chirac avaient rapidement retrouvé des niveaux de popularité élevés. Dans ce contexte, il est impossible de séparer l’image du chef de l’État de l’image du pouvoir national. La méfiance et la frustration des Français envers les institutions politiques sont telles que même la distance physique n’y change pas grand-chose.
Les stratèges de l’Élysée sont donc confrontés à un nœud gordien : comment sortir de cette impasse? Les mesures prises pour réformer le système électorale et réduire la corruption sont bienvenues, mais elles ne suffisent pas à atténuer l’hostilité des Français envers le pouvoir. Il est évident que les dirigeants du gouvernement doivent adopter une stratégie plus large pour remettre en question les élites politiques et les institutions, et rétablir une relation plus authentique avec les citoyens.
Les analystes politique soulignent que le chef de l’État doit sortir de sa coquille et se présenter comme un leader capable de prendre des décisions courageuses et de proposer des solutions pour les difficultés quotidiennes des Français. Cela signifie également qu’il doit être plus proche de la population, en écoutant ses attentes et en prenant des mesures pour les satisfaire. Mais pour cela, il faut d’abord reconnaître les erreurs du passé et accepter de prendre la responsabilité de ces erreurs.
En somme, le chef de l’État est confronté à un difficile dilemme : il peut choisir de poursuivre la même stratégie, et risquer de perdre définitivement l’estime de la population, ou il peut adopter une nouvelle approche, plus en phase avec les attentes des Français. Le choix est difficile, mais il est urgent de prendre une décision pour sortir de cette impasse et retrouver une certaine légitimité au sein de la société civile.