Les Ukrainiens dans l’attente d’un geste courageux du président Biden pour sortir de l’impasse de la guerre russo-ukrainienne
Kiev, Ukraine – Dans la place de l’Indépendance de Kiev, le vent froid de l’hiver fait frémir les drapeaux de l’Ukraine, frappés de l’écusson du régiment ou d’un portrait du disparu. Ces symboles de liberté flottent dans l’air, comme un cri de guerre, en rappelant l’esprit de résistance de la population ukraïenne face à l’invasion russe lancée par Vladimir Poutine en 2022. Mais pour Hanna Servienko, mère de famille âgée de 45 ans, cette guerre rappelle plus que jamais les sacrifices consentis par son fils unique, Addams, tombé en bataille à Marioupol.
Lorsque le 24 février 2022, Addams s’est engagé dans l’armée, Hanna Servienko, comme tous les autres Ukrainiens, n’imaginait pas danser l’invasion russe. Deux mois plus tard, Addams est mort, à l’âge de 24 ans, dans la bataille de Marioupol. « J’ai perdu mon fils, mon frère, mon ami », ajoute-t-elle avec émotion. « Mais je ne regrette pas de l’avoir envoyé au front. C’est pour la patrie, pour la liberté, que nous luttons. »
Mais la guerre est loin d’être terminée. Les combats ont arraché de l’Ukraine de grandes villes et des régions, et la nourriture, l’énergie et les médicaments sont devenus des bienfaits précieux. Les Ukrainiens attendent avec impatience que le président des États-Unis, Joe Biden, fasse un geste courageux pour aider leur pays à sortir de l’impasse et obtenir une paix durable.
Les diplomates de Kiev attendent avec nervosité les résultats de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, prévue le 23 février, pour discuter de la situation en Ukraine. « Nous devons avoir des garanties pour cesser de lutter », insiste Hanna Servienko. « Mais pour cela, nous devons avoir des garanties de sécurité, des garanties pour que la Russie ne recommence pas l’invasion ». Les leaders Ukrainiens attendent également que le président Biden leur apporte un soutien décisif, sans pour autant oublier les promesses de collaboration récupérées lors de sa visite à Kiev en août.
Les manifestations pacifiques ont lieu régulièrement dans les principales villes d’Ukraine, notamment à Kiev, Lviv et Odessa, pour manifester la détermination à poursuivre la lutte. Les manifestants portent des drapeaux ukrainiens, des portraits de soldats morts et des banderoles avec les mots « Non à la guerre, oui à la paix ».
« Si le président Biden nous apporte un soutien fort, nous serons capables de vaincre la Russie », affirme Ivan Bruyne, un enseignant de 35 ans de Kiev qui a losingé son frère dans le crash de Malaysia Airlines MH17 dans la zone de conflit. « Mais si les États-Unis ne nous apportent rien, nous serons marginalisés de plus en plus ». L’inquiétude gronde parmi la population ukraïenne quant à ce que l’avenir leur réserve. Pour Hanna Servienko, qui a perdu son fils, « la paix n’est pas un oui ou non, c’est une réalité que nos enfants doivent être protégés ».