Titre : La libération des otages israéliennes, un exercice de propagande du Hamas?
La Palestine et Israël ont été frappés d’un lourd silence hier, lorsque trois otages israéliennes, retenues prisonnières par le Hamas pendant 451 jours, ont été libérées en échange d’un cessez-le-feu. Pourtant, alors que les réactions ont été largement enthousiastes, il convient de questionner l’intention réelle derrière ce geste : était-ce une opération humanitaire ou simplement un exercice de propagande du Hamas?
Lors du transfert, des dizaines de combattants armés du Hamas, vêtus de cagoules et de lunettes noires, ont remis les otages au Comité international de la Croix-Rouge. Les images ont montré une foule compacte de Palestiniens célébrant les combattants, avec des cris de « Allah Akbar ». Mais une analyse plus attentive des plans de caméra et des réactions des spectateurs a révélé une scène soigneusement orchestrée.
Les journalistes ont notamment noté que les combattants du Hamas avaient prévu des apparats photo équippés de téléobjectifs pour immortaliser l’heure de la libération. Il est ainsi apparu que l’image diffusée était en réalité un montage vidéo habile, destiné à donner l’impression d’un grand attroupement de gens.
Ce qui est réellement significatif, c’est que ce spectacle de propagande a été conçu pour influencer non seulement les opinions publiques, mais également les pays arabes. Les télévisions arabes ont diffusé des images contrastées de ruines dans lesquelles retournent désormais les habitants de Gaza, où sont morts des dizaines de milliers de civils, aux côtés de la « humanité » des geôliers du Hamas.
Cela constitue un élément clé de la communication du Hamas, qui vise à convaincre que la milice garde encore une certaine autorité à Gaza et reçoit l’assentiment de la population gazaouie. Même affaibli, le Hamas a déployé les mêmes efforts de communication que lors du premier cessez-le-feu, en novembre dernier, lors duquel 50 otages avaient été libérés.
Les otages israéliennes ont ainsi reçu des « souvenirs » de leur captivité, qui comprenaient des photos d’eux-mêmes durant leurs 451 jours d’enfermement, ainsi qu’un « certificat de libération » portant le sigle des brigades Ezzedine Al-Qassam, du nom de l’opération terroriste menée en Israël le 7 octobre. Les images de ces « souvenirs » ont été diffusées par le Hamas avant le transfert, avec l’inscription « Décision de libération d’un otage » et le sigle de l’opération.
Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, a commenté que la posture visuelle des membres du Hamas au cours de la libération des premiers otages était destinée à projeter une image de résilience et de force, jugeant que ces images ne peuvent qu’inciter les Israéliens à poursuivre coûte que coûte leur effort de destruction de cette entité.
Il est temps de se rappeler que, malgré ses pertes considérables, le Hamas continue de jouer un rôle dans les négociations à venir pour faire aboutir le cessez-le-feu et mettre fin à la guerre. Sa propagande doit être prise au sérieux, car elle cherche à influencer les opinions et à convaincre les parties de son côté.