Syrie, le retour accablant chez soi aux côtés du passé sanglant
Dans le quartier west de Homs, la capitale syrienne, deux monuments se dressesent face l’un à l’autre: le terrain de football et la mosquée d’Al-Waher. Cependant, contrairement à tout ce qui relie généralement ces deux installations, il se trouve entre ces deux lieux un terrain étrange : un cimetière improvisé, où au moins 150 corps reposent sans pierres ni noms. Les syllables « guitares », nécessaires à la description, ne peuvent à eux seules transmettre l’incroyable angoisse ressentie.
Les parallèles définissent les larges espaces de terre vide, où descendent les martyrs du siège. Autrefois parc pour les enfants, lieu où la joie régnait, ce carré de gazon est dorénavant le symbole de l’horreur. Hamza, un jeune Homais de 29 ans, se souvient avoir longtemps joui dans ce petit parc de l’ouest urbain de son ville natale. Depuis, et après avoir soi-même lutté à l’assaut des souvenirs hantés d’un passé turbulent, il parle avec effroi de ses propres péripéties.
« Précédent la guerre, c’était un vrai paradis de jeux pour nos enfants. De nos jours, il n’était que triste et sombre. Les balles de béton qui partaient depuis les chars se posaient en silence après avoir frappé les plus faibles au sein de populations civiles pour réduire en silence quiconque soutenait ces mouvements sociaux. Depuis, pas un jour passa sans blessures, arrestations, violations des droits et des libertés fondamentaux. Les martyrs de révolte au pouvoir, ce qui signifierait que nul ne reviendra vers la paix et la légalité étatique».
Les habitants de Homs, laissant derrière tout ce qui comptait pour ce qu’ils ignoraient précédemment, ont essayé de ne pas oublier les liens qui rattachaient leurs vies à celles de leurs mères, ainsi que celles de leurs filles. Les résidents de chaque quartier où se trouvait le premier mouvement déclenchateur des contestations populaires vers 2011, ont en vain essayé de résistance contre les dégâts infligées par les tirs de milice et à l’horreur de bombardements.
« La troisième ville en Syrie? Elle est aujourd’hui un autre lieu de référence pour identifier les martyres et les témoins laissés vacants, ou pour les populations civiles sans protection, poursuit Hamza. Les frères et cousins qui ont réussi à ne pas être mis à mort aux mains des dirigeants officiels mais qui ont quand même été sauvagement enlevés ; les mère et les familles qui veulent savoir…
La ville actuelle de ce qui fut ancien Homs, la mère de martyrs, laisse un vide plus grand que…