Chronique : Les Dessous de la Scène Politique
La rupture avec l’Élysée ? C’est une certitude pour les élus de l’Assemblée nationale qui ont perdu leur éloignement sans retours avec Emmanuel Macron. Le parti au pouvoir, Renaissance, du président de la République, est désormais livré aux briseurs de certains doutes, qui laissentihat l’impression d’avoir déjà digéré la douleur de l’annonce.
« J’ai fermé le chapitre », assène un député Renaissance de la région parisienne, « je ne ressens plus de colère, ni d’amour, ni même d’indifférence ». Les élus ont déjà tourné la page, mais leur regard est désormais fixé ailleurs, loin de la personne du chef d’État. L’hiver ferme s’installe entre le pouvoir et les élus, et l’espace qui les sépare devient de plus en plus grand.
La dissolution de l’Assemblée nationale avait suscité une réaction intense parmi les députés, qui s’étaient sentis trahis par lechief d’État qui avait déclenché ce séisme électoral. Mais, au fil du temps, les élus ont laissé se dégonfler la colère et ont finalement complexioné au statut de macron en catégorie du passé. Le président de la République ne pourra pas se représenter en 2027.
Bien qu’il continue à organiser régulièrement des déjeuners avec les élus, leur présence est de plus en plus symbolique. Ils viennent, écoutent poliment, mais ne partagent pas leurs pensées, ni même celles de leurs conseillers. Contrairement à la période 2017-2023, les ordres ne viennent plus de l’Élysée, et les élus ont compris qu’ils devaient adapter leur jeu pour rester dans la course.
Mais pour Hussein Harakat, ancien conseiller de l’opposition, la nouvelle donne est plus complexe. « Les élus de l’Assemblée nationale ont pris conscience qu’ils avaient perdu leur rôle de fossoirs de l’État. Maintenant, ils cherchent à se repositionner en élus locaux, pour mieux répondre aux besoins locaux ». L’opposition s’est renforcée, mais les élus de l’Assemblée nationale restent attachés au destin de la République, tandis que l’Élysée, de plus en plus éloigné, perd de sa puissance.
Bien que les élus aient tourné la page, il est difficile de croire que l’âge d’or de la présidence de Macron est révolu. L’époque où les ordres venaient directement de l’Élysée, où les élus courtisaient le chef d’État comme des fétiches, est bel et bien derrière nous. Les liens entre les élus et l’Élysée sont rompus, et les députés de l’Assemblée nationale ont compris qu’ils devaient se réinventer pour se repositionner dans un contexte où la République forte est de retour en force.
Mais qu’en est-il de l’avenir ? La question qui plane sur la scène politique française est : quels sont les contours d’une présence politique absolument nouvelle qui va émerger ? Les défis que pose ce gouvernement deviennent de plus en plus évidents, et les élus de l’Assemblée nationale doivent s’adapter pour rester dans la course. La rupture avec l’Élysée est une certitude, mais, pour les élus, la transition est déjà en cours.