Title: La Gauche Était en Éructation
Dans une ambiance électrique et tendue, la séance de questions au gouvernement, qui s’est déroulée mardi à l’Assemblée nationale, a vu éclater l’ire de la gauche à l’encontre du premier ministre, François Bayrou. L’attachement à son discours initialement conservateur sur la question migratoire a provoqué une furieuse protestation des parlementaires du Nouveau Front populaire.
En effet, lors d’une émission télévisée dimanche soir sur LCI, le centriste avait exprimé sa préoccupation pour un « sentiment de submersion » migratoire, ajoutant que les apports étrangers sont positifs pour un peuple, pourvu qu’ils ne dépassent pas une certaine proportion. C’est ce même thème qui avait été abordé lors de sa déclaration de politique générale en janvier, où il avait défini sa vision de la démographie : « Des modes de vie qui font que la France est la France, que la Suisse est la Suisse, l’Italie est l’Italie ».
L’audience électorale réagit vivement à ces propos, les intégrant dans la longue histoire de discours politiques antisémitiques et racistes qui ont profondément divisé la nation. Le sentiment de submersion migratoire, ciblant spécifiquement les régions périphériques du pays, évoque pour certains la logique du darwinisme social. La droite et l’extrême droite, réjouies par ces mots, applaudissaient à l’unisson sur les bancs de l’Assemblée nationale.
Les parlementaires du PS, menés par Boris Vallaud, qui ont été dans un premier temps perplexes face à ces déclarations, ne se sont pas trompés longtemps. Ils ont menacé d’interjeter séance, exhortant le gouvernement à « cesser de gouverner avec les préjugés de l’extrême droite », arguant que cela ne faudrait qu’une seule victoire pour faire du gouvernement le complice de l’extrême droite.
Mardi soir, le groupe parlementaire des socialistes a suspendu les négociations sur le budget, refusant de poursuivre les discussions budgétaires avec le gouvernement. Selon Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, les élus de son camp ne peuvent pas accepter « ces propos xénophobes » qui dévalorisent l’esprit républicain et oublient la mission historique de la gauche : la promouvoir et protéger les droits des citoyens.
Les médias et les parlementaires de l’opposition ne se sont pas trompés longtemps, dénonçant les propos de François Bayrou comme réactionnaire, xénophobe et enracinés dans une époque obsolète. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, a elle aussi exprimé ses réserves, dénonçant des propos qui sont « dans l’ombre de la préhistoire de notre pays ».
Ce scandale qui a éclaté sur les bancs de l’Assemblée nationale nous renvoie aux valeurs fondatrices de notre République, où tous les citoyens sont égaux en droits et qu’il est injustifiable de soumettre quiconque à une discrimination systématique. Le langage et la pensée d’un gouvernement doivent être porteurs de lumière et d’unité, et non de divisions et de préjugés. L’opinion publique ne doit pas pardonner ce langage et ne doit pas encourager un discours qui conduit à la désintégration de nos sociétés.
La classe politique française, en particulier la gauche, doit se lever contre ces discours qui résument à de la xénophobie et de l’islamophobie. Les gens ont besoin d’un langage qui leur soit rassurant, qui leur permet de vivre dignement, avec leur culture et leur identité. Mais plus encore, les gens ont besoin d’un gouvernement qui agisse avec générosité et compassion, pour tous les citoyens de la République.