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Par Klara Durand
Le 23 avril 2024 à 08h00, mis à jour le 23 avril 2024 à 13h18
Les influenceurs américains sur TikTok craignent que leur activité ne soit compromise si leurs abonnés n’ont plus accès au réseau social. Le Sénat américain doit rapidement se prononcer sur un projet de loi contraignant la maison mère de TikTok à vendre le réseau, sous peine de voir ses opérations aux États-Unis suspendues.
« Je n’ai jamais vu les Républicains et les Démocrates être d’accord… jusqu’à ce week-end », déclare Amanda Rollins, émue, au téléphone. La jeune Américaine a appris, pendant un concert, que la Chambre des représentants avait adopté un projet de loi ouvrant la voie à une possible interdiction de TikTok aux États-Unis. ByteDance, la société mère basée en Chine, serait contrainte de céder le réseau social dans les douze prochains mois, faute de quoi ses activités aux États-Unis seraient stoppées. TikTok est soupçonné de permettre à Pékin de collecter des données sur environ 170 millions d’utilisateurs américains. Le projet de loi doit maintenant être validé par le Sénat américain cette semaine.
Amanda Rollins, suivie par plus d’un million de personnes sur son compte americanfille, a réagi rapidement à cette nouvelle. En larmes, tenant un verre de vin à la main, elle partage son désarroi : « Je ne peux pas imaginer un monde sans TikTok. Cette application a changé ma vie, j’y ai ma communauté et j’ai découvert plus de choses sur cette application qu’à l’école », confie-t-elle. Elle dénonce également les arguments de sécurité avancés contre TikTok, soulignant que d’autres réseaux sociaux comme Meta (Facebook, Instagram) collectent également des données sans être interdits. Selon elle, les politiciens américains cherchent surtout à mettre fin aux actions militantes qui se développent sur TikTok.
Amanda Rollins évoque notamment les actions des utilisateurs pro-palestiniens qui ont gagné en visibilité grâce à TikTok. Selon elle, les politiciens redoutent le pouvoir de mobilisation et la liberté d’expression que la plateforme offre. Elle encourage les utilisateurs à contacter les sénateurs pour défendre TikTok contre cette possible interdiction.
D’autres influenceurs américains réagissent également à cette menace avec le hashtag Tiktok ban. Certains estiment que les politiciens cherchent avant tout à assurer leur réélection. En mars dernier, des manifestants étaient déjà descendus dans la rue pour protester contre les projets de loi visant à interdire TikTok. Le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, a appelé les utilisateurs à se mobiliser contre cette interdiction potentielle.
Amanda Rollins, qui vit à Paris depuis plusieurs années, partage avec sa communauté américaine des moments de sa vie dans la capitale française sur TikTok. Une grande partie de sa communauté pourrait disparaître si TikTok était interdit aux États-Unis. Pour elle, TikTok représente 70% de ses revenus mensuels, lui permettant de gagner entre 4000 et 5000 euros par mois.
Malgré sa présence sur Instagram, son compte est bien moins suivi que sur TikTok. Elle souligne les différences entre les deux plateformes, affirmant que TikTok offre une visibilité rapide et des opportunités uniques. Amanda Rollins sait que la plateforme a transformé sa vie et lui permet de toucher un public très large.
En conclusion, l’avenir de TikTok aux États-Unis reste incertain, et de nombreux influenceurs redoutent la fin de leur activité sur la plateforme qui a changé leur vie.
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