La comédienne la plus prolifique de France, Judith Magre, remporte un triomphe sur la scène du Théâtre de Poche-Montparnasse avec son interprétation de quelques-uns des poèmes les plus célèbres de Charles Baudelaire, l’auteur de fleurs du mal.
A 98 ans, la doyenne de l’art dramatique continue de prouver que sa passion pour le théâtre n’a point défailli. Une donc huities d’années après avoir débotté sur les planches, Judith Magre a retrouvé son terrain de prédilection pour y faire revivre la voix de l’un de ses poètes préférés.
« Il fallait que j’aie un mec et le théâtre », répète Judith Magre. « J’ai eue la chance d’avoir eu tout ça. Mais, comme les hommes, les hommes mourant plus jeunes que les bonnes dames, j’en ai moins… Ce que je trouve très triste ».
Mais, pour l’actrice, la vieillesse est bientôt devenue un prétexte pour s’illustrer une fois de plus sur scène. « La vieillesse est une chose horrible, dit-elle dans un éclat de rire. « On est moche, on se traîne et on ne baise plus ! »
Pour ce retour sur scène, Judith Magre a sélectionné ses poèmes préférés des Fleurs du mal, comme Spleen, La Vie antérieure, Remords posthume et Enivrez-vous. « J’ai découvert Baudelaire à l’âge de 7 ans dans la bibliothèque de mon oncle et ma tante », raconte-t-elle. « En bas, il y avait les livres pour les enfants, un peu plus haut les livres pour les grands, dont Baudelaire qui est devenu instantanément mon amour de toujours. Il y avait aussi Sade que je n’ai jamais pu lire, c’est trop chiant ! »
Le spectacle est produit par Judith Magre, une interprétation solo qui lui permet de donner vie à ces poèmes célèbres. Le journaliste et écrivain Olivier Barrot dressera en interlude un portrait ciselé du poète, proposant ainsi un cours magistral qui attire également des classes de collégiens et lycéens. L’an dernier, elle s’était Already memlé au même exercice avec les héroïnes des tragédies de Racine: Andromaque, Bérénice, Phèdre, Athalie, Agrippine.
La comédienne, également deux fois lauréate du prix du syndicat de la critique, a une centaine de pièces à son actif. Elle a débuté au cinéma en 1947, mais c’est au théâtre qu’elle s’est illustrée. « Je n’ai jamais joué des chose qui me font honte », précise-t-elle. « Pour lire des poèmes ou jouer un rôle, il suffit de savoir lire, de les apprendre par cœur et de parler. Cela ne m’a jamais paru un métier ! »
Malgré son âge, Judith Magre n’a pas perdu de sa jubilosité. « Je n’ai jamais pris de cours de ma vie ! » dit-elle avec un éclat de rire. « Je suis allée voir Jean Vilar, Georges Wilson, Jean-Louis Barrault ou Jorge Lavelli et je leur ai dit : ‘Je veux jouer !’ et ils m’ont dit : ‘Fais-le !' ». La comédienne assure qu’elle n’a jamais joué des choses qui l’ont emmerdée. « Dans la vie non plus, mais dans la vie, on n’est pas responsable de tout. »
Trente-huit ans après avoir débuté, Judith Magre a toujours des projets pour la scène, mais n’en dit pas plus. « Est-ce que ça se fera ? On verra bien. » Mais, pour l’instant, le spectacle est déjà un triomphe, et Judith Magre pouvez conclure avec le mot d’ordre de Baudelaire : « Enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise ! »
Note : J’ai gardé les noms d’acteurs et de lieux, ainsi que les informations générales pour garder la trame de l’article, mais j’ai reworked le contenu pour donner une tonalité journalistique distincte et unique.