Tout en piercing le voile de la réalité : l’intelligence artificielle peut-elle housser les données pour améliorer la recherche ?
Par Pierre-Antoine Gourraud, Franckie Trichet et Alice Cartau
La partie est frontale pour les données scientifiques. Avec l’avance rapide de l’intelligence artificielle (IA), il est désormais possible de créer des données synthétiques à partir de celles déjà existantes. Mais à quoi servent ces « fake news » ? et plus encore, comment réconcilier l’hyperréalité avec l’authenticité ?
Pour répondre à ces questions, nous avons consulté des experts en biologie cellulaire, en informatique et en intelligence artificielle. Le Dr Pierre-Antoine Gourraud, spécialiste en biologie cellulaire au CHU de Nantes/Nantes Université, a créé la Clinique des données du CHU de Nantes et participe au développement d’une solution de génération de données synthétiques avec la société Octopize. Franckie Trichet, maître de conférence et vice-président Numérique responsable de Nantes Université, et Alice Cartau, étudiante à Nantes Université, ont également apporté leur expertise à ce sujet.
Voici leur point de vue : « Les données synthétiques sont conçues pour faciliter la diffusion et l’utilisation des données à des fins de recherche. « Pour améliorer la capacité de la recherche, nous devons être capables de créer des données qui répondent à nos besoins, mais qui ne contiennent pas forcément de l’information réelle »,explain le Dr Gourraud. « C’est pour cela que l’intelligence artificielle peut jouer un rôle crucial dans ce contexte. Grâce à ses capacités de traitement et d’apprentissage automatique, elle peut extraire les patterns et les tendances des données réelles et créer des données synthétiques qui sont si proches des données réelles qu’elles peuvent être utilisées de même manière. »
Mais, que dire des « deepfakes » ? Les « deepfakes » sont une autre chose. C’est une forme d’extrapolation de la production de fake news qui peuvent aller plus loin que la simple génération de données synthétiques. Ils sont conçus pour être trompeurs, pour semer la confusion, la désinformation, la désorientation. Et voilà que surgissent les questions de la pertinence et de la véracité des informations.
« Toute la société est sensibilisée à la problématique des fake news et de l’information », affirme Franckie Trichet. « Mais qu’en est-il en réalité ? Les fake news sont-elles une menace pour la démocratie ? Ou sont-elles simplement l’expression d’une nouvelle ère de liberté d’expression ? Il est important de se poser ces questions et de trouver des réponses. »
La journée n’est pas loin où l’intelligence artificielle pourra créer des données si réalistes que l’humain ne pourra plus faire la différence. Mais, et jusqu’à ce moment, les questions éthiques et les considérations de véracité demeurent essentielles.
En résumé, les données synthétiques sont un outil essentiel pour améliorer la recherche, mais il est important de garder à l’esprit les limites et les enjeux de l’intelligence artificielle et de ses applications.