Les États arabes refusent la proposition Trump de transfert des Gazaouis en Égypte et en Jordanie
Dans le tumultueux sillage de la guerre dans la bande de Gaza, un projet audacieux a fait surface : déplacer une part importante des Palestinens de la bande de Gaza en Égypte et en Jordanie à l’issue du conflit. Mais voilà qu’une proposition à la fois séduisante et controversée a été balancée hors de la page par les gouvernements concernés.
Les cinq États arabes, principalement l’Égypte et la Jordanie, à qui Donald Trump a demandé de prendre en charge les Gazaouis, ont fermement repoussé cette idée. Dans un communiqué déposé au début du mois, ils ont réitéré leur refus catégorique de tout accord qui porterait atteinte aux droits inaliénables des Palestiniens.
« Toute forme d’atteinte aux droits de l’homme, qu’il s’agisse de la colonisation, de l’expulsion, de la destruction de maisons, de l’annexion, du dépeuplement par déplacement, transfert encouragé ou déracinement de la terre, sera fermement et sans répits combattue », déclarent ces États arabes. Cette déclaration est un soutien ferme à la communauté internationale qui a adopté une ligne dure vis-à-vis de l’annexion du territoire palestinien par Israël.
La position de l’Arabie saoudite, longtemps considérée comme la puissance dominant de la péninsule arabique, est particulièrement significative dans ce contexte. Le ministre des Affaires étrangères arabe, au cours d’un discours fervent, a rappelé que son gouvernement poursuivrait son combat pour la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, et n’établirait pas de relations diplomatiques avec Israël avant qu’il ne convienne de créer un tel État.
En d’autres termes, les États arabes se refusent à sacrifier la cause palestinienne dans le but de conclure un accord avec Israël, contrairement aux propos de Benjamin Netanyahou, premier ministre d’Israël, qui semblait signaler une potentielle divergence avec les Nations Unies quant à la définition d’une solution durable dans la région. L’opinion arabe, de longue date portée par un sentiment de solidarité envers les Palestiniens, est largement unanime quant à la défense de ces droits.
Face à cette réponse ferme de la part des États arabes, il est manifeste que l’idée du transfert de Gazaouis vers l’Égypte et la Jordanie est mort-née. En dépit des efforts diplomatiques de Donald Trump pour trouver un compromis durable dans la zone, il devient évident que l’opération de transfert des Gazaouis est vouée à l’échec. Les États arabes ont défini leur frontière et montré que la cause palestinienne prévaut enfin sur d’autres considérations.
Une question se pose cependant : qu’est-ce qui les a poussés à aller si loin? La réponse semble résider dans la conviction solide que l’annexion du territoire palestinien par Israël n’est pas admissible et ne peut être permise sous la forme d’aucun arrangement. Les Palestiniens se sentent fort et déterminés à garder leur cause, et la communauté internationale leur fournit un écho solidaire.
Au-delà des déclarations enthousiastes, il reste à voir ce que les mois à venir portent en terme de solution pacifique dans la région. Un compromis à long terme dans la bande de Gaza est de plus en plus difficile à mettre en place. Mais pour le moment, le refus déterminé des États arabes face à la proposition Trump montre que la justice et les principes de non-discrimination humaine sont sacrés pour cette communauté et qu’ils refuseront obstinément tout arrangement qui y porterait atteinte.