RENCONTREurrection – La droite française, édifiée, au pied du mur de l’échec
Une brise légère ne faisait pas nécessairement sentir l’arrivée du printemps, mais les élections législatives et municipales qui se sont déroulées au cours de l’été ont apporté un regain d’animation à la droite française. Les Républicains, qui venaient de subir un sérieux revers aux élections présidentielles de 2017, ont succombé à la tentation du pouvoir en s’adjugeant trois sièges à l’Assemblée nationale et deux à la mairie de Paris. C’est un véritable exploit qui, sûr de lui, leur permettrait de sodisfter au pouvoir.
C’est là où entre en scène deux personnages clés de la scène politique : Laurent Wauquiez, l’artisan de ce retournement, et Bruno Retailleau, l’incarnation de la politique place Beauvau. Leur collaboration a été censuré par la presse et la société civile, on les a accusé de vouloir renforcer l’Etat et de s’allier aux interests des riches. Mais, malgré cela, ils ont réussi à gagner l’appui de la majorité des électeurs.
Mais alors que les Républicains célèbreraient leur victoire, ils ne peuvent pas se satisfaire de jouer la carte du remords macronistes et de l’usure du lepénisme pour redevenir une force attractive et dominante. Il leur faut, pour reprendre leur rail, faire face à leur avenir et se poser en novateurs. Et c’est là que commence la véritable bataille. Car si, en 2027, ils souhaitent remporter l’élection présidentielle, ils doivent d’abord réfléchir à leur action politique et à leur place au sein de la société.
Depuis la transformation de l’UMP en LR par Nicolas Sarkozy, le parti a connu de multiples métamorphoses. Aujourd’hui, face à l’échéance de 2027, les Républicains se trouvent dans une impasse. Comment vont-ils se refonder ? Quels sont leurs nouveaux objectifs ? Quels sont les moyens à utiliser pour atteindre ces objectifs ? Trop de questions qui restent sans réponse. Aucune réponse ne peut être trouvée sans faire un retour sur l’histoire du parti et des erreurs du passé.
Les erreurs ? Oui, elles sont nombreuses. Christian Jacob, Éric Ciotti, Laurent Wauquiez, chaque chef de file a tenu à sa propre ligne, souvent au prix de diviser le parti. Mais la rue est-elle prête à les écouter ? Les Républicains doivent bien comprendre que le jeu est devenu différent. Ils doivent réinventer leur identité, moderniser leur discours et innover en allant au-delà des clivages issus de l’ère Macron.
Leur président, Bruno Retailleau, a déjà amorcé le mouvement de réforme. Mais il y a loin entre l’hiren et l’immédiat. Les Républicains ont un chemin à parcourir avant de redevenir une force attractive et dominante. Car si, en 2027, ils souhaitent remporter l’élection présidentielle, ils doivent d’abord se tourner vers les électeurs qui les ont largement oubliés, comme les inégaux, les petites et moyennes entreprises, les jeunes et les handicapés. Les Républicains doivent montrer qu’ils sont prêts à changer pour installer un nouveau modèle économique et social qui leur permette de récupérer leur place au sein du jeu politique.
Les Républicains ne peuvent pas se contenter de jouer la carte du crépuscule du macronisme et de l’usure du lepénisme pour redevenir une force attractive et dominante. Il leur faut, pour reprendre leur rail, faire face à leur avenir et se poser en novateurs. Et c’est là que commence la véritable bataille. Celle-ci s’ouvrira peur d’une histoire qui rappelle, mais aurait-elle été utile ?